L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler ici sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Je n’oublie pas comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy», dans le quartier Fresnel
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU, avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche. En 1988, tout jeune député, arrivant à l’Assemblée, j’ai pris la place qu’il occupait à la commission des finances, et qu’il quittait pour entrer au gouvernement de Michel Rocard.
Pierre Bérégovoy venait du monde ouvrier ; c’était un syndicaliste ; il avait fait de son engagement politique, un engagement total fondé sur des valeurs ; Ce n’était pas un politicien professionnel !
Il avait le souci de la vérité, et du réalisme, appris à l’école de Pierre Mendès France. Il aimait le rappeler « On ne construit pas le progrès social à coup de déficits ».
En mai 1981, Pierre Bérégovoy est nommé secrétaire général de l’Elysée. Un an plus tard, il est appelé par le président de la république au ministère des affaires sociales, puis devient ministre de l’Economie en 1984. Nommé premier ministre en 1992, dans un contexte intérieur et international très difficile, il vit mal la déroute de la gauche aux législatives, et la mise en cause de sa probité dans une polémique indigne.
L’annonce de sa mort, le 1er mai 1993, plonge les Français dans une profonde tristesse : Un parcours exemplaire qui mérite fidélité, 27 ans après !
En cette période de pandémie cette citation a une résonance particulière : « Le monde a changé de dimension : la solitude des nations n’est que le vertige de l’impuissance ; c’est dans la solidarité des ensembles que s’exprime l’autorité sur la scène internationale. L’histoire nous l’enseigne, la France, ce n’est pas seulement un sol. C’est aussi, c’est surtout, pour ceux qui y sont nés et pour ceux qui l’ont choisie, un esprit, capable de persister dans un espace plus vaste. Notre patriotisme ne se réfugie pas dans le passé. Il voit plus loin. Ce n’est pas un patriotisme de position, mais un patriotisme de mouvement, non pas un patriotisme de repli, mais un patriotisme d’ouverture. J’allais dire : non pas un patriotisme nostalgique mais un patriotisme prophétique. Que devons-nous faire ? Susciter, nous aussi, un espace à la dimension du monde nouveau. Cet espace, c’est l’Union européenne. Le président de la République l’a dit : la France est notre patrie, l’Europe est son avenir. » Pierre Bérégovoy
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