Le chanteur kabyle, disparu à 70 ans, laisse une collection de titres incroyables . Il avait été le parrain des Transeuropéennes 2007dans notre agglomération de Rouen, et était revenu en 2009 pour célébrer le 10e anniversaire de ce festival aujourd’hui malheureusement arrêté.
De son interprétation d’A Vava Inouva, en langue berbère à l’aube des années 1970, à son album La France en couleurs paru en 2007, en pleine campagne présidentielle française marquée par les débats sur l’immigration et l’identité nationale, ses chansons résonnent avec l’actualité sans jamais se départir de poésie. Retour avec Le Figaro, sur quelques uns de ses plus beaux titres et interprétations
A Vava Inouva (Mon père à moi)
Dans les années 1970 , A Vava inouva, chanson en langue berbère, évoque les veillées dans les villages kabyles .
Awah awah
Un , hymne festif et entraînant de la fin des années 70.
Ssendu (La Baratte)
Le titre est inspiré par les souvenirs de sa mère battant le beurre quand il était enfant. Mais le message est éminemment politique. Il évoque «cette image de femme qui était là, subissant la loi du milieu, du mâle… et qui se confiait donc à une chose inerte». «Je suis convaincu que vis-à-vis d’une femme en général et d’une maman en particulier, je crois que nous avons tous quelque chose à nous faire pardonner, ou à tout le moins à nous reprocher».
Ay arrac negh (A nos enfants)
Ce texte est l’expression du déracinement. «Si l’un est parti, si l’un est banni, d’autres se lèveront et ils les remplaceront. N’abandonnez jamais et persévérez, n’oubliez jamais les temps vont changer», chante Idir.
Aghrib (L’Exilé)
Une chanson qui évoque un thème récurrent de l’œuvre d’Idir : l’exil.
Isaltiyen (Les Celtes)
En 1993 Idir signe avec le musicien Alan Stivell Isaltiyen, un titre qui mélange langue berbère et bretonne, derbouka, cornemuse et harpe dans une union des styles qui fait mouche.
Un homme qui n’a pas de frère
En 1999, Idir publie Identités, album qui réunit une pléiade d’artistes (Manu Chao, Maxime Le Forestier, Zebda, l’Orchestre national de Barbès…) qui célèbrent une France black-blanc-beurre au lendemain de la coupe du monde remportée par Zinedine Zidane et les Bleus.
Pourquoi cette pluie
En 2002, cette chanson est un hommage aux victimes du déluge qui frappa Alger le 10 novembre 2001. Plus d’un millier de personnes sont mortes, emportées par les trombes d’eau boueuse qui ont ravagé la ville des hauteurs de Bab El Oued jusqu’au rivage de la mer.
La France des couleurs
«La France des couleurs défend les couleurs de la France.» en 2007, en pleine campagne présidentielle qui oppose Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal
La Bohème
En 2017, il chante La Corrida avec Francis Cabrel, Les Larmes de leurs pères avec Patrick Bruel, le si évident On the road again avec Bernard Lavilliers, un sublime Né quelque part avec Maxime Le Forestier, Jardin d’hiver avec Henri Salvador… Un bouquet splendide de saveurs, de mémoires et de racines mêlées. Ici le duo d’Idir avec Charles Aznavour pour une Bohème complice et tendre.
Commentaires récents