En Allemagne, une « coalition progressiste » après les élections de la fin septembre, semble se constituer. Le parti social-démocrate (SPD, S&D), les Verts (Bündnis 90/Die Grünen, Greens/EFA) et le parti libéral-démocrate (FDP, Renew) dessinent les grandes lignes qui guideront la politique intérieure et extérieure de l’Allemagne jusqu’en 2025, dans un premier document dont la lecture , au vu de ce qui se passe en France est intéressante même si l’objectif de parvenir à un accord de coalition avant Noël reste à atteindre
Mais imagine t on en France une telle discussion ?
Certes un tel débat suppose un compromis aux antipodes de la culture française et de notre système politique.
Un compromis qui se construit : le parti libéral obtient la promesse des sociaux-démocrates de ne pas augmenter les impôts durant la prochaine législature et un allégement des contraintes bureaucratiques pesant sur les PME”. La limitation de la vitesse sur l’autoroute, une des demandes des écologistes, n’est pas retenue. Les plus hauts revenus ne seront pas [non plus] taxés davantage et il n’y aura pas d’impôt sur la fortune – pourtant deux revendications des Verts et du SPD ; Le SPD réussit à imposer les trois principales promesses faites par son candidat : la hausse du salaire minimal à 12 euros brut de l’heure dès la première année de la législature (au lieu de 9,60 euros aujourd’hui) ; la construction de 400 000 nouveaux logements par an et le maintien du niveau des retraites ; les Verts arrachent, eux, une sortie du charbon avancée à 2030, contre 2038 initialement prévu
Ce préaccord reste encore imprécis sur ces sujets comme les questions de défense qui divisent profondément le SPD et les Verts, dont une partie des élus et des militants continue de camper sur des positions pacifistes et antimilitaristes, mais pour lesquelles la voix de la France est entendue.
Mais la discussion existe et la volonté d’un accord, d’un compromis (un « gros mot » en France) pour Noël est manifeste. On verra ce qu’en disent les partis dans les semaines à venir.
Pendant ce temps la France, à quelques mois des élections présidentielles, se noie dans des débats sur Pétain ou le « grand remplacement ».
Où sont les débats sur les enjeux d’un monde qui bouge, sur « les grands défis tels que le changement climatique, la numérisation, la garantie de notre prospérité, la cohésion sociale et l’évolution démographique. » comme annonce ce premier document de compromis , ou sont les choix lucides et courageux qui sont indispensables.
On peut s’agacer de ce « modèle allemand qui blesse l’orgueil français. Il nous reste à montrer que « la modernité européenne » peut aussi se jouer France !
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