Rapport Pisa 2009 : Mais quelle évaluation pour une politique publique d’éducation ?

Beaucoup de communication sur le nouveau Pisa 2009 sur l’éducation. Je redonne ici tous les détails que l'on voudra sur cette nouvelle enquête qui, incontestablement, constitue une mine de données fort précieuses pour le monde de la recherche en éducation.

Rappelons simplement que cette enquête « cherche à évaluer la capacité des jeunes à utiliser leurs connaissances et compétences pour relever les défis du monde réel ». Elle est menée tous les trois ans depuis 2000, et concerne les élèves de 15 ans environ (fin de l'école obligatoire) des 34 pays de l'OCDE et d'autres pays dits « partenaires ».

Rien de bouleversant pour les résultats : La France se maintient dans la moyenne pour ce qui est des « performances » et tout à fait en queue de liste pour ce qui est des inégalités scolaires. Ce n’est malheureusement pas une surprise , bien que notre système éducatif ait été longtemps regardé avec intérêt!

La nouveauté, en revanche, réside dans l'entrée fracassante de certains pays asiatiques dans le classement.En effet, si la Corée et la Finlande sont toujours les deux pays les plus « performants » de l'OCDE avec 539 et 536 points respectivement, ils sont largement distancés par la dénommée « économie partenaire Shanghai (Chine) » et ses 556 points. Sans compter les excellents résultats de Hong Kong, de Singapour et du Japon. Il est surprenant que des systèmes éducatifs aussi différents que ceux de Corée et de Finlande, par exemple, obtiennent des résultats comparables dans ce type d'enquêtes.

Nestor Romero, ancien enseignant, donne lui, une lecture plus subjective de Pisa, dans un billet de RUE89, que je trouve intéressant. Relever le défi du monde réel : mais encore ? Même l'éducation doit avoir un rendement ? Nulle part on n'y trouvera développée la notion d'émancipation, nulle part il ne sera question du droit de chaque enfant à vivre pleinement sa vie d'enfant dans une école pacifiée, c'est-à-dire une école de la connaissance et non de la performance. Nulle part il ne sera question d'éthique.

Evaluer les politiques publiques d’éducation, oui mais comment ? On est loin du texte de l'Appel de l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) pour la suppression des notes à l'école élémentaire !

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