Du 24 au 26 août, la France accueille l’édition 2019 du G7 à Biarritz sur le thème de la lutte contre les inégalités. Mais le G7 veut-il réellement s’attaquer aux inégalités ?
Quels intérêts représente-t-il ? Certaines organisations de la société civile contestent la légitimité du G7 à influencer la politique mondiale et organisent un contre-sommet « Alter G7 » à Hendaye-Irun, du 19 au 23 août, dans un contexte d’urgence climatique et sociale.
Le G7 est un cadre de dialogue informel qui s’est créé dans le contexte de crise mondiale qui a suivi le premier choc pétrolier en 1971. Créé à 5 en 1973, le G7 ou « groupe des sept », regroupe les représentants des pays les plus industrialisés de la planète : l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. La Russie n’en n’est pls depuis l’annexion de la Crimée en 2014. L’Espagne, l’Australie et l’Inde sont invités
Le G7 n’est pas une administration transnationale comme peuvent l’être les organisations des Nations Unies ou la Banque Mondiale. Il se veut être un moment de rencontres et d’échanges entre les chefs d’Etats des pays membres sur les sujets d’actualités mondiales.
Depuis 1978, l’Union européenne participe aux échanges mais ne peut assurer la présidence tournante, réservée aux pays membres.
La légitimité du G7 est celle des chefs d’États et gouvernements à se rencontrer et à dialoguer de manière informelle, au nom des pays qu’ils représentent. Mais ce n’est pas un directoire mondial qui en particulier, pourrait prendre des décisions concernant des pays qui ne sont pas autour de la table.
Le thème « Lutter contre les inégalités » est évidemment important car l’augmentation des inégalités est aujourd’hui un problème majeur, mais qui soulève un certain nombre de questions, car ce sont précisément certaines politiques et décisions prises ou non prises par les pays du G7, qui sont l’une des sources majeures de croissance des inégalités mondiales.
Sont-ils prêts à remettre à plat l’organisation du système fiscal international et cesser de contrer la demande faite par plus de 130 pays qui demandent depuis longtemps la création d’un organisme à l’ONU sur les questions fiscales ?
Sont-ils prêts à soutenir la mise en place de règles contraignantes pour les multinationales et à ne pas bloquer le traité onusien sur les entreprises et les droits humains ?
Le risque est grand que le G7 se résume à une belle opération de communication autour d’un thème mobilisateur, mais qu’il reste un coup d’épée dans l’eau, même s’il est toujours mieux que les responsables d’état se parlent !
Les Nations-Unies offrent le cadre plus légitime de régulation politique à l’échelle mondiale, avec l’OMC, ou les COP, l’OMS, l’OIT dans d’autres registres. Mais on en voit aujourd’hui les limites et les paralysies.
Si au moins les 7 Etats s’entendent sur certains sujets, et trouvent des compromis pour les porter dans les instances internationales,…ces rencontres ne seront pas inutiles !
J’ajoute comme le dit très bien hélas, Bertrand Badie « Puisque les Etats se rétractent sur leur souveraineté nationale, ils perdent toute chance de réguler ce faste monde, qui, de plus en plus, ne demande à personne son reste et fonctionne de lui-même. » Et d’ajouter « L’Europe n’a jamais su prendre le train en marche de l’émergence, parler aux puissances émergences, avoir un vrai partenariat avec la Chine, avec les autres grands de l’émergence. »
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