Pour ceux qui, en France doutent ou contestent les mesures prises pour contrer la montée des risques avec le covid19, le regard sur les autres pays d’Europe est utile .
La commissaire européenne, en charge de la Santé Stella Kyriakides a demandé Jeudi dernier aux Etats d’accentuer leur lutte contre le Covid-19, alors que la pandémie gagne du terrain dans plusieurs pays de l’UE.
La commission appelle “à durcir leurs mesures de contrôle ‘immédiatement’ face aux nouveaux foyers d’épidémie de Covid-19” car “C’est peut-être notre dernière chance d’éviter que la situation du printemps dernier ne se reproduise”, a ainsi mis en garde la commissaire à la Santé Stella Kyriakides. “Les mesures n’ont pas été suffisamment efficaces ni correctement appliquées”, estime la commissaire, qui veut éviter “un confinement généralisé”
L’UE “n’a pas de compétences en matière de santé (…) [et ne peut] forcer aucun pays à prendre des mesures concrètes”, mais les pressions causées par la reprise de l’épidémie ont poussé l’exécutif européen à “tir[er] la sonnette d’alarme” . D’où l’appel de la commissaire à “déployer immédiatement et à temps des mesures aux premiers signes de nouveaux foyers potentiels”.
Son avertissement s’appuie sur un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), publié le même jour. Celui-ci distingue trois catégories de pays. Ceux dits “stables” présentent “un faible nombre de cas chez les personnes âgées, ainsi qu’une faible incidence de maladies graves et de décès ». Dans les pays “préoccupants (…), le nombre de cas augmente en raison de la multiplication des tests, la transmission se fait principalement parmi les jeunes, [mais] le nombre de cas graves et de décès est faible”. Parmi eux, la France, qui a renforcé son protocole sanitaire.
Mais l’agence de l’Union européenne concentre ses inquiétudes sur les pays “à haut risque” et ils sont nombreux : l’Espagne, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la République tchèque et Malte…. Ceux-ci voient “le nombre de cas augmenter pour tous les groupes [de population]”, et comptent “une forte proportion d’hospitalisation et de cas graves ainsi qu’un nombre croissant de décès» . Dans certaines régions, “la prestation de soins de santé est déjà sous pression, avec un taux d’occupation élevé des lits d’hôpitaux et des unités de soins intensifs, ainsi que des niveaux élevés (concernant) la fatigue des travailleurs de la santé”, détaille l’ECDC, Pour ces pays, “la situation est désormais pire qu’au pic (de l’épidémie) en mars”, alerte Stella Kyriakides.
Prenant la parole aux côtés de la commissaire européenne à la Santé, la directrice de l’ECDC Andrea Ammon a pour son part rappelé que “la pandémie était ‘loin d’être terminée’ et qu’il ne fallait surtout pas ‘baisser la garde’”. L’un des facteurs mis en évidence est “la vulnérabilité de la population aux contaminations [qui] demeure élevée”, dans la mesure où les données “suggèrent que le taux d’immunité est inférieur à 15 % dans la plupart des régions de l’UE et du Royaume-Uni”. Et ceci d’autant plus qu’un “vaccin ne sera pas disponible à court terme”, a rappelé Mme Ammon.
Les deux femmes ont recommandé à ces pays de “s’adresser spécifiquement aux jeunes” en faisant preuve de “pédagogie” En effet, “de nombreuses personnes infectées dans l’UE sont des jeunes qui pourraient facilement transmettre le virus à des personnes âgées et vulnérables”. Sans compter qu’ils peuvent également “être atteints de formes graves du Covid-19 ».Une tendance qui s’observe notamment dans les pays “préoccupants”, dont “la France, le Royaume-Uni, l’Autriche, le Danemark, l’Estonie (…)”,
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