Changement climatique : avancer rassemblés, avec raison, et pour le progrès ! n’agitons pas des peurs qui paralysent

Le réchauffement climatique n’est pas une opinion mais un constat scientifique démontré par les chercheurs du GIEC. Les événements extrêmes que nous connaissons comme les grands incendies, les canicules, les inondations, la fonte des glaciers… en attestent, même si certains d’entre eux ont parfois des origines spécifiques.

Mais ce constat scientifique ne définit pas une politique. La pandémie du covid a d’ailleurs parfaitement illustré le fait qu’un constat scientifique ne définit pas à lui seul une politique. L’action publique a aussi d’autres dimensions, sociales, économiques… La démocratie ne peut céder la place à des comités scientifiques, à des débats légitimes de spécialistes ! Si les choix politiques étaient seulement scientifiques, il n’y aurait pas débat !

Et justement si un large accord apparait sur le constat, il relève de l’action politique de définir le chemin, les moyens pour parvenir aux objectifs. Ceux qui croient à une transition imposée ou à marche forcée, se trompent et surtout multiplient les blocages qui empêchent en fait d’avancer. Là encore la gestion du covid a montré que la recherche de l’intérêt général et l’atteinte aux libertés individuelles entrent bien souvent en conflit. Même s’il n’est pas dans notre culture française, le compromis est nécessaire pour avancer.

La peur en ce domaine et souvent mauvaise conseillère. Les références répétées à la décroissance ou à l’effondrement de notre civilisation ont des effets négatifs, car si la catastrophe est inévitable, alors pourquoi agir. Ne faisons pas comme si l’histoire devait revenir en arrière. Faisons nôtre au contraire cette déclaration d’Ariane Mnouchkine « disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre au début d’une histoire et non à sa fin désenchantée. Ils en sont encore au tout premier chapitre d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire les inévitables auteurs » (janvier2014)

Il nous faut donc trouver les moyens de corriger collectivement, cette trajectoire du réchauffement climatique et pour cela être bien conscient des difficultés pour mieux les affronter. Ces difficultés elles sont au moins de 4 ordres.

 D’abord, la gestion du temps politique s’accorde mal avec le temps long dans lequel s’inscrit la question du climat : les postures face aux échéances électorales, le décalage entre les annonces, les décisions, la mise en œuvre, et les résultats, s’accommodent mal du temps court de nos démocraties, si à chaque échéance les décisions sont remises en cause.

Ensuite, Il y a rarement des certitudes dans les solutions concrètes, et il y a aucune solution parfaite pour un objectif donné. L’exemple du nucléaire en atteste : efficace, car sans émission de carbone, mais problématique avec la gestion de ces déchets qui reste une difficulté importante.

Par ailleurs, le réchauffement climatique est une question mondiale, car c’est de la vie sur terre dont il s’agit mais exige une action à tous les niveaux : individuelle, locale, nationale et bien sûr internationale ; dans un monde ou les approches politiques sont si différentes, les niveaux de développement si contrastés, le risque est grand de considérer que c’est d’abord aux autres de faire : aucune personne, aucun territoire, ne peut porter seul la lutte contre le réchauffement climatique mais tous doivent porter leur juste part, pour paraphraser Michel Rocard !

Enfin cette transition, c’est un changement de modèle économique qui a un coût considérable : qui le paye lorsque l’état est déjà très endetté, quand les plus précaires en sont les premières victimes ? Les conséquences en termes de revenus, d’emploi, de conditions de vie, sont considérables. Par exemple isoler son logement a un cout à court terme pour un bénéfice à long terme : qui paie ce décalage ? Les voitures les plus anciennes sont aussi les plus polluantes : qui paie ce renouvellement qui pénalise les plus petits revenus ?

Ce n’est qu’en intégrant ces contraintes que nous pourrons trouver les bons compromis le bon rythme de transformation ;

–          Pour avancer sur la décarbonation de nos activités même si on le voit déjà les énergies vertes deviennent rapidement moins chères que les énergies fossiles.

–          Pour avancer sur l’économie circulaire conditions indispensables pour ne pas rentrer dans une décroissance dramatique : nous avons les ressources nécessaires sur terre si nous savons les gérer de façon durable.

–          Pour pousser la recherche et l’innovation, indispensable dans cette transition, sans optimisme béat dans les technologies

L’action publique doit jouer son rôle bien sur par le choix de ses investissements, par la régulation des marchés car les entreprises ont  un rôle essentiel à jouer à condition que les règles, et les taxes liées à la conduite de ces évolutions soient fixées de façon stable et s’inscrivent surtout dans un calendrier réaliste, et dans le cadre de priorités claires. Mais ne croyons pas que la multiplication des taxes ou des actions soient la solution.

Il nous faut en ce domaine comme dans beaucoup d’autres, retrouver raison, et le sens du progrès de façon pragmatique, loin de toute idéologie ou de régression. Ne prenons pas les sociétés anciennes pour des modèles ou la nature comme toujours bienveillante. Restons fidèles à la philosophie des lumières et à la raison, qui est une des sources de la France.

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