Après la coupe du monde de foot ,quelques réflexions sur la déroute des bleus , mais au dela sur ce qu'est le foot dans le monde d'aujourd'hui, ce qu'il représente
– La déroute des Bleus à l’image de la situation future du pays : et si nous n’avions plus faim ? D’une faillite… à l’autre Par Pascal Lorot
L’échec aura finalement été au rendez-vous. Au-delà des scores, comment expliquer pareille déroute ? La réponse est claire et ne peut conduire à polémique. Les Bleus sont repus, ils n’ont plus faim ! Pour gagner, il faut le vouloir.
Le football est finalement à l’image de la situation de la France dont il est un reflet. Les récentes décisions gouvernementales visant à rétablir les finances publiques et à enrayer la faillite de notre système de retraite sont marquées par l’absence de courage et de volonté.
– Les Bleus, reflet de notre société
Par Jean-Marcel Bouguereau
Le pire c'est que cette débacle nous renvoie une image de la société française d'aujourd'hui : l'image d'une société du chacun pour soi, du cynisme, de l'argent roi, de la morgue des puissants, d'une société clanique où règne en maître le communautarisme. ….Mais peut-être faut-il regarder ces symptômes comme plus généraux ? Quand on entend Eric Besson regretter hier que la « société du respect mutuel » que doit constituer une équipe ait « implosé », on ne peut que regretter cette découverte tardive. Où est cette société du respect mutuel dans sa politique ?….. Où est le respect mutuel quand un ministre de l'Intérieur qui s'autorise des blagues racistes sur les Arabes reste en poste alors qu'il a été condamné pour injures raciales ? Et Nicolas Sarkozy, qui hier estimait ces « événements » inacceptables, n'a-t-il pas donné l'exemple avec son « casse-toi pauvre con » et son étalage bling-bling ?…Nous avons l'équipe de France que nous méritons comme nous avons le Président que nous avons élu !
– Equipe de France de football : Les leçons de l'échec
La Coupe du Monde vient de s’achever. La fête madrilène contraste avec l'amertume de l'élimination française dans le climat délétère que l'on sait. Terra Nova revient dans cette note sur le psychodrame national qui a entouré l’élimination précoce de l’équipe de France. Les auteurs analysent les dysfonctionnements qui l’ont entourée et prônent des orientations fortes. Oui, le gouvernement a raison de se mêler du sort de l’équipe de France : elle dépasse largement le cadre sportif pour représenter la nation. Non, il ne faut pas transférer sa gestion du giron de la Fédération française de football (FFF) à la Ligue de football professionnelle (LFP) : ce serait illégitime, et la source de graves conflits d’intérêts. Il faut en revanche réformer en profondeur la FFF : professionnalisation, démocratisation réelle, transparence dans le choix du sélectionneur, élaboration d’un vrai projet éducatif et sportif pour les joueurs, rôle de régulation accru du ministère des sports
– Comment l’Europe domine le football mondial
Au moment où le déclin de l’Europe devient un lieu commun et où son naufrage politique apparaît programmé, il est intéressant de voir que dans le football, sport le plus populaire de la planète, sa domination n’a jamais été aussi outrageante et cela bien au-delà de ce que l’on peut imaginer. C’est ce que tente ZAKI LAÏDI dans une récente note de Télos
……Et au delà ,quelques réflexions plus larges…
La Coupe du Monde de football est le spectacle le plus médiatisé qui soit, l’événement planétaire par excellence. La Vie des Idées propose avec Florent Guénard et Igor Martinache une série d’articles destinés à comprendre les raisons de cet empire toujours plus étendu.
Prendre la Coupe du Monde de football comme objet de réflexion ne va pas sans difficulté. C’est, au moins, être confronté à un double obstacle.
Passionnel d’abord : car la Coupe du Monde, de l’enthousiasme fanatique au dégoût prononcé face à un spectacle auquel il est difficile de se soustraire, laisse rarement indifférent. Sur investi, suscitant les émotions collectives les plus intenses, le football échappe à toute mesure.Rationnel ensuite: la Coupe du Monde semble résister aux catégories figées qu’on lui applique afin d’en rendre compte.
Plusieurs pistes de réflexion :
– Le football est un spectacle d’un genre particulier, qui s’est imposé comme tel dans l’histoire récente. Événement purement local à l’origine, il s’est peu à peu déterritorialisé, réinventant ainsi les appartenances des supporters au-delà de la simple proximité géographique, reconstruisant des affiliations d’autant plus intenses qu’elles sont choisies (voir l’essai de Marion Fontaine).
– Le football est un objet dont la complexité a trop souvent été réduite par les études qui ont cherché à en comprendre les ressorts, mais dont l’analyse dans les sciences sociales semble aujourd’hui connaître un incontestable renouveau (voir l’article d’Igor Martinache).
– Le football est une profession à laquelle on est formé dès le plus jeune âge dans des institutions spécialisées, qui organisent la sélection et créent souvent d’intenses déceptions : voir l’essai de Julien Bertrand
– Le football est une compétition mondialisée, à la fois parce qu’elle organise la rivalité symbolique des nations et parce qu’elle est le reflet de l’histoire impériale des États du Nord : voir le livre de Laurent Dubois, Soccer Empire par Pap Ndiaye
Commentaires récents