Récemment j'ai pu, en tant que Président du syndicat du SAGE du Cailly, de l'Aubette et du Robec, et de la commission locale de l'eau, faire visiter les sources du Robec à un groupe d’agriculteurs, exploitant dans le périmètre du captage des sources : objectif étant évidemment de leur montrer que leur effort pour une meilleure qualité de l'eau était partagé par la Créa, au niveau de l'exploitation de ces sources .
Ces sources sont protégées à plusieurs niveaux : un périmètre immédiat interdit au public, un périmètre rapproché, et un périmètre plus éloigné. De multiples acteurs sont concernés par leur préservation. (photos 1,2 et 5)
Ces sources sont "productives" car la nappe qui les alimentent, est profonde et étendue (1300m3/heure) : elles alimentent à la fois la rivière du Robec et près de 100000 habitants de l'agglomération de Rouen.
C'est en 1860 qu'un décret impérial a autorisé l'exploitation des sources du Robec pour l'alimentation en eau des habitants de Rouen tout en préservant l'alimentation de la rivière.
Les sources ont alors été aménagées. Un aqueduc a été construit pour alimenter la ville : ouvrage remarquable en brique, de 6,8 km de Long pour 68 cm de dénivelle seulement : 1mm tous les 10m .cette construction a été faite évidemment sans les moyens techniques d'aujourd'hui (GPS ou autre); un "tube" de 1,60 m maximum, avec 5 puits sur son parcours et une profondeur qui va jusqu'à 90 m sous la grand mare ! Ceci signifie que ces sources sont exploitées par gravité, sans pompage !
Ce décret impérial prévoit un partage de l'eau entre l'alimentation et un minimum de 40l/s vers la rivière du Robec pour alimenter les moulins de l'époque (avec les constructions d'aujourd'hui en bordure de la rivière, déversez trop d'eau vers la rivière pourrait inonder !) : c'est l'objet de la "chambre de partage" installée juste après les 3 sources. (photos 3 et 4)
Ce n'est qu'en 1936 qu'apparaissent les premiers traitements car alors, les limons dans l'eau sont perçus comme porteurs de germes et bactéries. Juste après les sources et la chambre de partage, sont aménages des espaces de traitement par chicanes, filtres à sable …(photo 6)
Ces espaces de traitement ne sont plus aujourd'hui qu'un premier filtrage, et sont remplacés depuis 2000 seulement, par les traitements plus modernes de l'usine de la jatte, située à la sortie de l'aqueduc, dans l'avenue du monumental à Rouen. La "Jatte" était avant un moyen d'alimenter les réservoirs successifs créés sur les coteaux de Rouen (fontaine Sainte Marie, plateaux Nord…) : alimentation manuelle avec machine à vapeur, puis électrifiée en 1935 et automatisée en 1990. Ce n'est donc qu'en 2001, que le site a été complété par des dispositifs d'ultra filtration. (photos 7,8,9, 10, et 11)
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