On veut agrandir les Régions, les métropoles, fusionner des collectivités, pour leur donner une plus grande taille. Cette taille ne peut grandir indéfiniment, et pourtant existe-t-il une taille optimale ?
La taille d’un territoire, c’est quoi ? C’est un poids, démographique ou économique ; c’est un périmètre plus ou moins large.
En fait, on constate que la « bonne » taille dépend de la compétence exercée. En matière économique, la bonne taille n’est pas la même si l’objet est l’accompagnement de la création d’entreprises (la proximité, la relation est primordiale), ou si l’objet est le renforcement des fonds propres (l’ampleur des capitaux disponible est essentielle).
Le "bon" périmètre n’est pas nécessairement un périmètre administratif : la gestion de l’eau se fait au niveau d’un territoire particulier, le bassin versant. La gestion des transports en commun se fait au niveau d’un bassin de vie.
Quant une collectivité exerce plusieurs compétences, le « bon » territoire n’est pas nécessairement le même pour chacune des compétences, et pourtant les limites administratives sont uniques. Elles doivent même avoir une certaine stabilité pour une bonne gestion dans la durée.
La conséquence de tout cela, c’est qu’il n’existe pas de taille optimale, unique. L’essentiel est que les territoires administratifs puissent coopérer au mieux pour trouver, pour une compétence donnée, le bon niveau d’intervention publique.
La démarche de coopération, de contrat, initiée par la Région Haute Normandie, avec la Basse Normandie, l’ile de France ou la Picardie, avec les départements à travers le 276, avec les Pays ou les agglomérations, est à cet égard plus adaptée que l’illusion de fusion, pour la quête illusoire d’un territoire idéal.
Plutôt que modifier les frontières administratives des territoires, clarifions les compétences que chacun doit exercer !
6 Commentaires
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qu’est ce que signifie cette course de certains élus au “toujours plus gros” ?
vous avez raison pour être plus fort quand il le faut on coopère ! et quand c’est pas nécessaire on garde cette relation de proximité qu’apprécient tant les Français, et qui apparait à travers la première place qu’ont les Maires dans l’opinion !
Cette course à la grande taille me rappelle trop ces multiples fusions qu’on voit dans les entreprises pour arriver à ces monstres financiers, à ces technostructures, qui nous font tant de mal aujourd’hui !
tenez bon !!
En renonçant à la fusion, nous réfusons d’exister , de promouvoir une Seule Normandie, connue et reconnue dans le monde entier.
En renonçant à la fusion des deux régions normandes, on ne risque que de s’enfoncer encore plus sur nos territoires normands (Odyssée normandes des Sites Sévéso, du Nucléaire, des Problemes Férrovières, … et toujours pas d’Odyssée TGV normande… !).
Renoncer à la réunifcation des Normandies, c’est continuer l’isolement et le déclin inéluctables des territoires normands, c’est continuer à ce qu’elle soit toujours considérer comme une des poubelles du Grand Paris.
c’est aussi se moquer des populations qui habitent en Normandie.
Réfléchissez, il n’est pas encore trop tard.
Blog L’Etoile de Normandie.
http://normandie.canalblog.com
Bien sûr on peut agiter les complexités administratives et vouloir croire aux coopérations. Ce qui fait cruellement défaut aux politiques actuels, locaux comme nationaux, c’est l’affirmation d’une vision globale de développement pour un territoire, aprè les frontières se définissent d’zllzs-mêmes par rapport à la logique du projet.
Ce qui, j’ai bien peur, agite tant la classe politique française aux prémisses d’une réforme des collectivités locales, c’est d’abord la peur de voir s’écrouler tout le système d’équilibre sur lequel se basent les appareils des partis politiques. Désolée de vous contredire, car j’apprécie votre blog, mais ces démonstrations argumentées itératives que vous développez depuis quelques semaines sur la défense des régions et des départements ne sont pour moi que le cri d’agonie d’une forme d’élite (les élus) qui mérite un sérieux plan social. Il n’y a pas qu’à Renault que ça doit dégraisser !
Mes propos sont brutaux, la situation actuelle de la classe politique le mérite…
je ne comprends pas ce que vous dites ; “En renonçant à la fusion, nous refusons d’exister”, cela veut dire quoi ? “c’est aussi se moquer des populations qui habitent en Normandie”, mais pourquoi ? Vous affirmez des phrases par conviction idéologique, ce que je respecte, mais vous n’argumentez pas ! je ne suis pas hostile à la réunification, mais pour quel projet, avec quelles compétences à exercer ?
Laure, je partage votre idée selon laquelle le projet est essentiel ! mais pourquoi ce discours anti-élu ? En démocratie les élus constituent un rouage essentiel ! S’il y en a de trop, peut être, mais expliquez nous pourquoi, sinon ce dégraissage de la démocratie est préoccupant sur ce qu’il peut signifier!
Pour avoir vu la machine fonctionner de l’intérieur et être aujourd’hui loin de ce type de préoccupations, je confirme et signe ma grande défiance des partis politiques actuels et de leur fonctionnement. Une chose que je sentais sans pouvoir le réaliser pleinement, c’est le décalage ahurissant entre la classe politique et le peuple. Oui, vous avez raison en me lisant, la situation est préoccupante car la population est exaspérée. Les blogs politiques sont souvent l’expression de cette révolte d’une classe moyenne sur-diplômée, sous-employée, sacrifiée par la génération de leurs parents baby-boomers sur l’autel de leurs avantages. Cette population là se méfie aujourd’hui de tout ce que représente le pouvoir officiel et les médias traditionnels. J’ai le sentiment de ne pas être la seule à me radicaliser et les perspectives d’avenir dans le cadre d’une crise systémique globale sont pour le moins inquiétantes.
A Laure :je comprends tout à fait vos propos, j’en mesure chaque jour, dans ma commune ,mes permanences, à l’université, la portée ; vous savez aussi combien j’aspire (naiveté ?) à une rénovation du PS !
mais je n’oublie jamais que la démocratie est le moins mauvais des systèmes politiques et j’essaie de ne jamais tenir de discours qui pourrait laisser croire qu’il faut s’en passer!et puis je ne connais pas de démocratie sans parti !