Les universités démarrent l’année dans un état de grande tension

Lundi 5 janvier, la Conférence des Présidents d'Université a adressé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, intitulée "Chronique d'une crise annoncée dans les universités". Cette lettre émet des doutes sur les moyens réellement engagés par l'Etat au service des universités, et conteste la réforme du statut des enseignants-chercheurs, celle de la formation des maîtres, et un accord entre la France et le Vatican pour reconnaître les diplômes profanes délivrés par les Instituts Catholiques contrôlés par le Vatican au même titre que ceux des universités publiques.

Les présidents d'universités se font ainsi le relais des fortes inquiétudes légitimes qui agitent l'enseignement supérieur et la recherche depuis des mois. Contrairement aux annonces officielles faisant état de fortes progressions de moyens, les dotations des universités se traduisent par une perte de pouvoir d'achat, et des suppressions d'emplois. 450 millions d'euros de crédits de la recherche et de l'enseignement supérieur ont été annulés en 2008. Les moyens annoncés pour le Plan Campus ne sont pas au rendez-vous, et une partie importante de l'argent promis est destinée à être placé, les universités ne pouvant utiliser que le rendement de ces placements.

A l'heure de la crise financière, il y a tout lieu de s'inquiéter : aux Etats-Unis, les fonds des universités fondent, comme celui d'Harvard qui a perdu 22% en six mois. Il faut un moratoire de ces réformes, qui ne peuvent être mises en place dans un tel état de défiance, et la transparence sur les comptes. Les sommes promises doivent être effectivement versées aux universités, en crédits leur permettant de fonctionner et non pas en placements hypothétiques. Il faut le rétablissement des postes supprimés dans les universités et les organismes de recherche, et une réorientation du budget 2009 permettant les créations d'emplois nécessaires à la mise en oeuvre des missions de ces secteurs d'avenir.

Une pétition est mise en ligne :"Université : pas de nivellement par le bas"

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