Alors que l’État cherche à développer l’apprentissage et les formations en alternance, la fonction publique fait figure de mauvaise élève avec seulement 9 200 contrats signés en 2011, contre près de 300 000 dans le secteur privé, alors qu’elle représente 20% de l’emploi. la fonction publique territoriale, regroupe près de 80 % des apprentis du secteur public sans doute en raison de son grand nombre de fonctionnaires de catégorie C. Pourquoi une telle situation ?
– Un coût prohibitif : Là où le secteur marchand bénéficie d’argent des régions, à travers leurs cotisations à la taxe d’apprentissage, et d’une exonération fiscale sous forme de crédit d’impôt, les collectivités doivent prendre en charge elles-mêmes le coût de la formation. Une clarification sur le financement de l’apprentissage s’impose et elle pourrait passer par exemple par une diminution de la contribution au CNFPT des collectivités qui embauchent des apprentis.
– La concurrence des emplois aidés : Du fait de ce coût, il est plus avantageux pour une collectivité d’avoir recours à d’autres types de contrats pour embaucher des jeunes, notamment les emplois d’avenir : le cout de 7 emplois d’avenir c’est celui de deux apprentis. Même si les publics visés ne sont pas les mêmes (jeunes en situation d’échec ou des jeunes qui ont choisi leur métier et souhaitent l’apprendre sur le terrain), cette réalité ne peut être ignorée
– Le passage obligé du concours : En sortant du centre de formation, l’apprenti est sanctionné d’un diplôme d’État mais il ne peut pas directement être employé comme titulaire et doit d’abord passer les concours de la fonction publique s’il veut être rémunéré à hauteur de ses qualifications. Situation qui explique sans doute le poids relatif des recrutements en catégorie C.
– Une méconnaissance du dispositif : L’information sur l’entrée dans la fonction publique d’une façon générale, est éparse, cloisonnée. L’information sur les possibilités qu’offre l’apprentissage sur la fonction publique est encore plus méconnue d’autant que l’ouverture de l’apprentissage au service public ne date que de 1992.
– Un vide juridique : Le code du travail indique que les apprentis ne peuvent pas utiliser des machines dangereuses qui n’ont pas été contrôlées par l’inspection. Or cette dernière n’est pas habilitée à faire ces contrôles dans le service public. Cela veut dire par exemple qu’aujourd’hui, un apprenti aux espaces verts d’une commune ne peut pas utiliser la tondeuse.
Ce sont des obstacles réels qui peuvent être levés, et que la réforme de la formation professionnelle pourrait faciliter ; il est certain que pour de nombreux jeunes une formation alternée serait un moyen d’éviter le décrochage, et pour d’autres d’élever leur niveau de qualification : plutôt que de multiplier les emplois aidés , avec des programmes de formation pas toujours pertinents, ce pourrait être une orientation utile !
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