Soulagement pour les uns, déception pour les autres. L’échec des négociations sur la libéralisation du commerce suscite des réactions contrastées selon les pays. Dans un article sur son blog, l’expansion dresse un bilan des gagnants et des perdants.
Officiellement, les négociations menées à Genève sont un échec. Mais pour un certain nombre de pays et de secteurs, c’est un soulagement. Au delà du traditionnel conflit Nord-Sud, les perdants et les gagnants se trouvent aussi bien du côté des pays en développement que des pays industrialisés.
Les gagnants, surtout au Nord mais aussi au Sud. Parmi les soulagés, on trouve en premier lieu les pays agricoles protectionnistes. L’accord en préparation prévoyait en effet une baisse de 50% à 85% des subventions versées aux agriculteurs des pays riches. Et l’élimination en 2013 des subventions à l’exportation. De plus, l’accord stipulait un plafonnement des droits de douane sur les produits agricoles importés dans les pays développés.
Aussi, le ministre italien de l’agriculture, Luca Zaia, s’est ouvertement félicité de l’échec des négociations, estimant qu’il a tenu son mandat, celui « de défendre l’agriculture italienne ». Même son de cloche du côté des agriculteurs subventionnés. « A court terme, c’est mieux ainsi », a estimé la FNSEA. « Les paysans bénéficient de fait d’un sursis pour la dérégulation des marchés agricoles », a souligné la Coordination rurale, troisième syndicat agricole en France.
L’échec des négociations profite également à certains pays du Sud producteurs de biens manufacturés. C’est le cas par exemple de l’Argentine et de l’Afrique du Sud, qui cherchent à protéger leurs industries naissantes de trop fortes baisses des droits de douane.
Les perdants, plutôt en Afrique.
Mais le bonheur des uns fait le malheur des autres. Et les pays africains apparaissent comme les grands perdants. « L’un des principaux éléments de la crise alimentaire, à savoir les subventions, va continuer de nous hanter », a déclaré le ministre du Commerce du Lesotho. Des subventions qui, selon lui, plombent les cours mondiaux et pénalisent les pays pauvres. Furieux, certains Etats africains évoquent même une possible sortie de l’OMC, « dans laquelle nous nous voyons de plus en plus comme des spectateurs », a déploré le ministre béninois du Commerce.
Les grands pays exportateurs de produits agricoles, tels le Brésil, le Canada ou l’Australie, nourrissent également de profonds regrets. Ils attendaient avec impatience la baisse des subventions et des droits de douane des pays riches. « Pour le Brésil, cet accord de l’OMC était important parce qu’il lui aurait ouvert les marchés dans tous les pays et l’aurait mis dans des conditions d’égalité », a expliqué le directeur de l’Association du commerce extérieur du Brésil (AEB).
Derniers perdants, les grandes puissances industrielles, qui attendaient avec impatience que les pays émergents abaissent leurs droits de douane pour écouler leur production. Des pays comme l’Inde ou le Brésil auraient en effet dû ramener la moyenne de leurs droits de douane entre 11% et 12%. « Nous ne pouvons plus nous permettre une longue attente », a fait savoir le secrétaire d’Etat à l’Economie allemand. « Les exportations allemandes ont largement besoin du système commercial multilatéral de l’OMC. Les négociations doivent reprendre aussi vite que possible », a-t-il ajouté. Reste qu’il n’y a plus aucun calendrier pour la suite des négociations.
Ceux qui accusent l’Euro fort de contrarier nos échanges avec le reste du monde devraient réfléchir ! pourra t on indéfiniment subventionner notre agriculture ? De quoi faire réfléchir sur les discours franco-français !!
Juil 31
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