Fusion haute et basse Normandie : pourquoi pas ? Mais pourquoi faire ?

nouvelle carte des régions 2014 Le président de la République annonce qu’il proposera au Parlement 14 grandes régions, et dans ce cadre, la fusion de la haute et de la basse Normandie : pourquoi pas ? Mais que l’on ne dise pas:

– Que c’est pour faire des économies : c’est le contraire qui va se produire par homogénéisation “par le haut ” des politiques de personnel , par extension de politiques publiques qui pouvaient manquer dans une des deux régions…ce n’est pas la suppression de quelques élus qui peut expliquer ces économies qui seront rapidement absorbées par des déplacements plus nombreux !

– Que c’est pour être plus efficace : aucune limite administrative n’est satisfaisante pour tous les sujets ; la compétence générale demeure ! c’est de clarification que l’on a besoin, plus que de changements des limites administratives Je ne suis pas sur que les lycées de Cherbourg seront mieux gérés à partir de Rouen par des services qui devront gérer en plus, les collèges !

– Que c’est pour être plus proche des habitants, car on s’éloigne nécessairement des habitants avec des régions plus étendues! On met en place des administrations plus lourdes ou l’on dilue la décision, la responsabilité ….à n’en pas douter on ne tardera pas à remettre en place des conseils “consultatifs ” à des échelons plus réduits, bref à “redécentraliser” les grandes régions !

L’essentiel ne tient pas dans les limites mais dans les compétences et les moyens pour les exercer ; les limites ne sont que la conséquence du contenu de l’action publique que l’on veut mettre en place; la comparaison avec les autres régions en Europe montre clairement que la petite “taille ” des régions françaises ne tient pas dans leur étendue, mais dans leurs compétences et leurs moyens financiers.

Enfin, Le changement de limites administratives, la suppression de structures, les inconnues sur la gouvernance, le flou sur les calendriers……, absorbent aujourd’hui l’essentiel des énergies, créent des incertitudes dommageables dans une période ou la priorité absolue devrait être l’action pour l’investissement et l’emploi.

Qu’en est il des contractualisations qui s’achèvent et qui peinent à être renouvelées pour préparer l’avenir: l’incertitude sur les contrats de plan, sur les contrats de territoire, sur le contrat lié à l’axe Seine,… ne va pas être réduite dans ce vaste mouvement des limites administratives ! Comment contractualiser avec des conseils généraux qui doivent “à terme disparaître”. D’ici l’automne 2015 il ne faudrait pas que l’immobilisme prédomine !

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4 Commentaires

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    • marc parrad sur juin 3, 2014 à 9:40 am
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    Tes réflexions me semblent de bon sens. J’ajoute que le principal argument, ce mardi matin 3 juin sur France Inter d’André Vallini, chargé de la réforme territoriale, consistait à déplorer que l’investisseur étranger ne comprenait pas qu’il existât “deux” Normandie, une Haute et une Basse. A qui fera-t-on croire qu’avant de financer une entreprise, on se préoccupe plus des limites administratives que des possibilités de gains à venir, des compétentes managériales, des effectifs, des accès,…? Vallini a également martelé que ces fusions engendreraient des économies. Précisément lesquelles et combien ?
    Le mariage d’une carpe et d’un lapin ne peut produite un veau d’or.

    • yves guermond sur juin 3, 2014 à 3:48 pm
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    C’est amusant de lire maintenant , à propos de la Normandie, “qu’on s’éloigne des habitants avec des régions plus étendues”, alors qu’il y a quinze jours l’entourage de notre président de région réclamait un région encore plus grande incorporant la Picardie, et peut-être même le Nord-Pas-de-Calais.

  1. Le millefeuille administratif est à dégraisser, non? Allez voir en Allemagne et dans tous les autres pays européens!

    • jean-marie bouquery sur juin 14, 2014 à 11:17 pm
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    Une Normandie, une côte, un estuaire, un fleuve, un bassin, une Agence, Renault, la question de Paris, l’eau, l’accès à la mer, l’Oise, un très grand Paris, façon South-East England…

    jmb

  1. […] être l’action pour l’investissement et l’emploi », juge-t-il dans une tribune publiée sur son blog. « Qu’en est il des contractualisations qui s’achèvent et qui peinent à être renouvelées […]

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