Le travail, pour une majorité de Français, est une contrainte plutôt qu’un moyen de s’épanouir, selon le dernier sondage réalisé par l’Ifop à la fin mai 2014.
56% d’entre eux estiment que le travail est avant tout « une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins », soit une hausse de 7 points par rapport à 2006, lorsque, deux avant le début de la crise économique, la même question leur avait été posée par l’Ifop. A l’inverse, ils ne sont plus qu’une nette minorité (44%) à le percevoir comme « un moyen pour les individus de s’épanouir dans la vie », alors qu’ils étaient plus de la moitié (51%) il y a huit ans.
Ce sentiment varie selon l’âge et la profession, ou encore en fonction de la proximité politique. Ainsi, ce sont surtout les Français en âge de travailler, c’est-à-dire entre 25 et 64 ans (59% à 60%) qui voient le travail comme une contrainte, lorsque les Français qui ont dépassé l’âge légal de départ à la retraite le considèrent majoritairement comme une source d’épanouissement (56% des 65 ans et plus).
Les professions libérales et cadres supérieurs (50%), mais aussi les artisans et commerçants (53%), au contraire, sont plus nombreux à voir le travail comme un moyen de s’épanouir, même si, y compris parmi les CSP+, la perception du travail comme une contrainte est très répandue.
Signe d’une dégradation du rapport au travail assez générale, peu de différences entre les salariés du privé et les salariés du public se font jour. Les salariés des deux secteurs considèrent le travail avant tout comme une contrainte, dans quasiment les mêmes proportions (62% pour les premiers, 60% pour les seconds).
Les divergences de points de vue sur le travail sont plus importantes lorsque l’on observe les réponses données selon les sympathies politiques. Ainsi, les sympathisants du Front National, qui comptent depuis plusieurs années dans leurs rangs de plus en plus d’employés et d’ouvriers, sont particulièrement enclins à concevoir le travail avant tout comme une contrainte (63%), alors que ce sont surtout les sympathisants de l’UMP (61%) et encore plus du MoDem (64%) qui voient le travail comme un vecteur de réalisation de soi, tout comme, dans une moindre mesure, les sympathisants du Front de Gauche (52%).
Dans le détail, il apparaît que ce sont les salariés les plus jeunes qui se disent les plus motivés (70% des 25-34 ans et surtout 80% des 18-24 ans) et, dans le même temps, pour les 18 à 24 ans, les moins nombreux à considérer qu’ils sont stressés (37%).
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