En 10 ans, la recherche et développement est passée de 2,2% du PIB à 3 %, en Allemagne et stagne en France à 2,3% du PIB. Ceci correspond à un différentiel de 16 milliards chaque année : on imagine sans peine ce qu’une telle différence peut avoir sur notre compétitivité!!.
Le nombre de chercheurs est probablement, avec les financements, en fait le meilleur indicateur macro pour caractériser le dynamisme de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ; Il est Déterminant pour atteindre l’objectif politique de l’accroissement du niveau de qualification nécessaire au redressement productif et celui de la démocratisation de l’enseignement supérieur ; il est Déterminant pour le redressement productif et l’innovation ; il faut souligner le rôle essentiel des docteurs comme « ambassadeurs de l’innovation » ; il est Déterminant pour faire face aux enjeux écologiques, à ceux de la transition énergétique et aux problématiques climatiques et de biodiversité .
On enregistre une faible croissance des chercheurs publics de 90 000 à 100 000, avec un très net ralentissement depuis 2009. Certes la France est dans la moyenne haute des pays développés avec 250 000 chercheurs en 2011, mais elle se positionne seulement en 12ème position pour le nombre de chercheurs par rapport à la population active.
Pour les universités, le nombre de poste publiés par les établissements n’a cessé de diminuer depuis 2009, passant de 3533 à 2614 postes offerts par an, soit une diminution de 26%. Pour le CNRS, le nombre de postes de chercheurs ouverts chaque année au concours est passé de 400 à 300, entre 2010 et 2014
Les conséquences sont dramatiques : multiplication des emplois qualifiés de « précaires », le nombre de candidats par poste offert aux différents concours explose ; On observe également un recul très marqué de l’âge moyen du recrutement qui s’établit aujourd’hui à 33,5 ans, et pour finir une crise de l’attractivité des carrières scientifiques
Entre 2000 et 2011, le nombre de doctorant a ainsi diminué de 15% ; Cette baisse est en outre minorée par le nombre croissant des doctorants de nationalité étrangère qui représentent aujourd’hui 40% de l’ensemble des docteurs. Cette baisse intervient alors même que le nombre de docteurs formés en France est nettement inférieur à celui par exemple que l’on trouve en Allemagne ou en Grande-Bretagne (respectivement 12000, 20000 et 27000).
Lorsque l’on regarde l’évolution de la DIRD (Dépense intérieure de recherche et de développement) par rapport au PIB, la France recule de la 7ème place à la 15ème place entre 1995 et 2011, de 2.23% à 2.24%, très loin de l’objectif des 3% énoncés dans la Stratégie de Lisbonne dont 1% pour la dépense publique (0.7% actuellement pour notre pays).
Il est urgent de travailler à un plan à trois ans pour l’emploi scientifique , de mettre en place des critères pour le Crédit Impôt Recherche : La conditionnalité du CIR pour les entreprises de grande taille à l’embauche de docteurs (alors qu’actuellement le dispositif est simplement incitatif) permettrait d’ouvrir des débouchés importants pour les docteurs, tout en favorisant la valorisation de la recherche, l’innovation et le redressement productif.
La reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives et l’embauche de docteurs dans la haute fonction publique inscrites dans la loi de juillet 2011, doivent être rapidement mises en œuvre.
L’alerte du comité national de la recherche scientifique doit être prise au sérieux !
C’est pour ces raisons que j’ai signé la pétition qui en quelques jours a reçu plus de 10000 signatures : ” Que nous soyons ou non acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, nous apportons notre soutien total aux conclusions de la réunion extraordinaire du Comité National de la recherche scientifique qui s’est tenue le 11 juin. Recherche et enseignement supérieur de qualité sont indispensables à notre pays : réduction des inégalités, développement de l’esprit critique, de la capacité d’expertise, réponses aux grands problèmes sociaux et environnementaux, source de l’innovation et des emplois industriels futurs. Nous sommes convaincus que l’emploi scientifique est l’investissement d’avenir par excellence, et que les moyens existent, aujourd’hui, pour que notre pays fasse cet investissement.”
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