Les échanges politiques franco allemands ont bougé, et on peut espérer que le prochain sommet européen des 27 et 28 juin, consacré à la politique économique, enregistre un certain nombre d’avancées.
Les deux pays se sont mis d'accord sur le dispositif « garantie pour la jeunesse », sur un « plan d’investissement pour l’Union européenne», sur une initiative pour la compétitivité de l’industrie. Par ailleurs des objectifs sont proposés pour la coordination des politiques économiques, pour la convergence des fiscalités nationales et sur la mise en place de salaires minimas dans les pays de l'Union.
Simultanément, Un fonds va être créé dans la zone euro pour aider chaque pays à résoudre ses problèmes de compétitivité, et la mise en place de l'Union bancaire doit être accélérée.
Sur la gouvernance économique, un Président de l'Eurogroupe pourrait prendre en charge les questions propres à la zone euro, mais aussi contribuer au rapprochement des politiques sociales, de recherche et d'industrie.
Le Parlement européen garantirait le contrôle démocratique des décisions propres à la zone euro avec une association plus forte des partenaires sociaux.
Pour autant un certain nombre de désaccords persistent sur la politique de change que refuse l'Allemagne, sur la mutualisation des dettes, sur l'ampleur des reformes pour Réduire les Déficits, ou sur l'ampleur du soutien la relance.
Mais ces propositions si elles étaient suivies par les autres pays de la zone euro marqueraient un réel progrès. C'est un début Il donne un début de « gouvernement économique » ou de « fédéralisme budgétaire », toujours ambigües dans les discours. Elles marquent la nécessité, pour sortir de la crise d’une Europe à deux vitesses, la zone euro étant, à l’évidence, le cœur économique de l’Europe.
Reste que nous aurons véritablement un gouvernement efficace et démocratique de la zone euro, lorsque nous sortirons d’une logique intergouvernementale, pour passer à une logique fédérale. L’Allemagne est habituée au fédéralisme, comme mode d’organisation des pouvoirs politiques. Pour la France, au contraire, l’Europe politique est l’Europe des chefs d’Etats. Il faudra à l’avenir, ne pas avoir seulement un président de l’Eurogroupe désigné par les chefs d’Etats, mais avoir un Ministre de la zone euro, membre de la Commission européenne et responsable devant les parlementaires européens de la zone euro. C’est à cette condition que les citoyens accepteront que les Etats de la zone euro mettent plus de compétences en commun.
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