Le débat sur le diesel à peine engagé s'est referme, car réduit à l'annonce d'une taxe supplémentaire ou d'une impossible prime. Des annonces contradictoires, sans diagnostic partage ont tué dans l'œuf un débat pourtant nécessaire Il ne faut pas en rester là, et élaborer une stratégie de sortie dans la durée, qui tienne compte de tous les paramètres, et ils sont nombreux : avancer sans précipitation, mais avancer et savoir ou l’on va !
Ceux qui plaident contre le diesel le font dans deux directions ;
D'abord en fonction de la santé publique : l’ Europe alerte depuis longtemps sur la qualité de l’air , mais surtout la controverse sur la nocivité des gaz d’échappement des moteurs diésels n’est plus contestée même si heureusement les filtres à particule ont apporté des progrès considérables ; l’OMS considère que la pollution liée aux particules fines est responsable de 42000 morts prématurés dans notre pays. Air normand qui mesure la qualité de l’air dans notre région, multiplie de plus en plus les alertes à ce sujet.
Le second angle de critiques concerne les finances publiques dont on connait les difficultés aujourd’hui : l’Etat prélève 43 centimes sur un litre de gazole, mais 61 centimes sur un litre d’essence ; la cour des comptes évalue à 7 milliards le manque à gagner pour l’Etat et même à 8, si on tient compte des avantages particuliers accordés à certaines catégories professionnelles.
Mais à l'inverse les arguments en faveur du diesel ne sont pas minces.
Concernant d’abord le maintien de l’Emploi ; l’industrie automobile s’est développée en France autour des véhicules à motorisation diésel : les deux constructeurs ont acquis un savoir faire particulier en ce domaine et évidemment, les changements ne peuvent qu’être lents car c’est plus de deux millions d’emploi qui sont concernés.
L’autre argument pour toucher avec prudence au diésel concerne le Pouvoir d'achat .Près des deux tiers du parc automobile français concerne des véhicules diésel. Ce sont les véhicules dont la durée de vie est la plus longue et les véhicules les plus anciens et donc aussi les plus polluants, concernent souvent ceux qui ont les revenus les plus modestes. Toute taxation du diésel ou des véhicules diesels touchent donc d’abord ceux qui ont les plus faibles revenus et donc réduit le pouvoir d’achat déjà bien entamé en période de crise.
Entre efficacité écologique, contrainte budgétaire, reconquête industrielle, maintien du pouvoir d'achat, il faut dégager des priorités mais surtout construire une transition dans la durée, si on ne veut pas que l'écologie apparaisse souvent punitive, et si on veut effectivement , et pas seulement dans les mots , protéger notre environnement , et lutter contre le réchauffement climatique.
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