Le président de la République sortant est le grand favori de l’élection présidentielle en Pologne

pologne Le 10 mai prochain, les Polonais se rendront aux urnes pour le 1er tour de l’élection présidentielle. Si aucun des 11 candidats en présence ne parvient alors à obtenir la majorité absolue, un 2e tour sera organisé deux semaines plus tard. Le principal parti d’opposition, Droit et justice (PiS), a critiqué les dates choisies pour le scrutin  car le 1er tour aura lieu deux jours après les commémorations du 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Principalement honorifique, le rôle du chef de l’Etat polonais est cependant non négligeable, selon une note de la fondation Schuman. Elu pour 5 ans, celui-ci dispose d’un droit de veto que la Diète, Chambre basse du parlement, ne peut rejeter qu’à la majorité des 3/5e des voix, un vote qui doit en outre intervenir en présence d’au moins la moitié des députés. Le président de la République peut décider seul de la tenue d’un référendum, une procédure toutefois peu utilisée en raison des faibles taux de participation habituellement enregistrés dans le pays pour les consultations électorales.

Le Président polonais est le chef des forces armées ; il ratifie les accords internationaux, nomme, révoque les ambassadeurs et enfin exerce un droit de grâce par lequel il peut casser les décisions en appel des tribunaux. En vertu de la Constitution, il ne peut effectuer plus de deux mandats consécutifs.

Cette élection présidentielle prend une importance particulière dans la perspective du scrutin parlementaire qui aura lieu en Pologne, probablement en octobre prochain. La campagne pour ces élections débutera d’ailleurs le lendemain de la désignation du président de la République.

 Selon toutes les enquêtes d’opinion, le chef de l’Etat sortant Bronislaw Komorowski devrait être élu pour un 2e mandat en mai prochain. Le dernier sondage  le crédite de 41% des suffrages au 1er tour de scrutin devant Andrzej Duda (Droit et justice, PiS), qui recueillerait 27% des voix. La candidate de gauche Magdalena Ogorek,   et Adam Jarubas (Parti populaire, PSL) obtiendraient chacun 5% des suffrages. Environ 11% des personnes interrogées déclarent ne pas avoir encore fait leur choix pour l’élection présidentielle.

Bronislaw Komorowski a fait de la sécurité le coeur de sa campagne électorale : « Un conflit se déroule sur notre frontière orientale, il est de notre responsabilité de tenter d’empêcher qu’éclate une véritable guerre civile et le chef de l’Etat a sur ce point un rôle crucial à jouer » a-t-il déclaré. Il a promis d’oeuvrer en faveur de la compétitivité et de lutter contre la crise démographique que connaît la Pologne ; il a présenté un programme centré sur la politique familiale, le développement des zones rurales, le droit du travail et la fiscalité. Il est favorable à l’adoption rapide de la monnaie unique par son pays, une action qu’il juge « stratégique ».

La candidate de la gauche Magdalena Ogorek est également favorable à l’euro tandis que le principal rival du président sortant Andrzej Duda comme son parti y a toujours été opposé.

 Plus récemment, le gouvernement, désormais dirigé par Ewa Kopacz, a dû affronter le mécontentement d’une grande partie des Polonais après l’annonce par le gouvernement   d’un plan de restructuration des mines de charbon qui prévoyait la fermeture de quatre d’entre elles en Silésie (Sud), principale région minière du pays. Après plusieurs jours de grève, syndicats et gouvernement sont parvenus à un accord prévoyant le maintien en activité des mines de l’Etat. Le gouvernement a retiré son plan le 17 janvier, le lendemain de son adoption par le parlement. Les mines emploient 100 000 personnes.

  Le   PiS,  soutient   la candidature d’Andrzej Duda. Ce dernier promet d’être un président actif et de travailler à améliorer le dialogue social. Il a fait de l’abandon de la réforme des retraites (qui élève l’âge de fin d’activité à 67 ans)   le point central de son programme.

 Le résultat du principal candidat de l’opposition le 10 mai dépendra fortement de celui des «petits» candidats. En effet, si ces derniers parviennent à séduire un grand nombre d’électeurs, le PiS sera affaibli à quelques mois des élections parlementaires.

Magdalena Ogorek, qui n’a aucune affiliation partisane, se veut la candidate de la gauche polonaise. Le président du SLD, Leszek Miller, voit en elle un « symbole d’ouverture de la politique à la nouvelle génération ». Magdalena Ogorek souhaite une augmentation des salaires et des pensions de retraite, l’accès de tous à l’éducation, à la santé et au logement, la réduction des impôts pour les plus pauvres, des contrats de travail et la fin des stages non rémunérés pour les jeunes. Elle demande une simplification des formalités administratives pour les entrepreneurs. Elle n’a en revanche pas détaillé la façon dont elle agirait pour atteindre ses objectifs pas plus que la façon dont elle comptait les financer. Elle affirme également que son pays n’est pas l’ennemi de la Russie et dénonce l’attitude hostile du gouvernement d’Ewa Kopacz à l’égard de Moscou. Elle affirme que le SLD condamne l’attitude de la Russie en Ukraine mais souhaite que Varsovie et Moscou dialoguent.

Partagez cet article :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.