L’opposition libérale favorite face à la gauche pour les législatives du Danemark…

danemark_2 Le 27 mai dernier, la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt (Parti social-démocrate, SD) a annoncé que les prochaines élections législatives auraient lieu le 18 juin prochain.

Les 179 membres du Folketing, parlement monocaméral danois, sont élus tous les 4 ans mais depuis 1960, seuls 5 parlements sur 19 ont effectué une législature de cette durée, selon une note de la fondation Robert Schuman. Dans le royaume danois, le chef du gouvernement peut annoncer la tenue d’élections législatives à son gré. Le plus souvent, il n’attend pas la fin de la législature mais organise le scrutin au moment qui lui semble le plus opportun.

Les élections décideront de l’avenir de la Première ministre sortante Helle Thorning-Schmidt, première femme à diriger le gouvernement danois . Si elle échoue à s’imposer, elle sera très probablement remplacée par l’ancien Premier ministre (2009-2011) Lars Lokke Rasmussen (Parti libéral, V).

Le Bloc bleu, soit les 3 partis de la droite (Parti libéral (V), Parti du peuple (DF), Parti conservateur (KF)), a, dans les enquêtes d’opinion réalisées depuis le dernier scrutin du 15 septembre 2011, continuellement devancé le Bloc rouge, formé par le Parti social-démocrate (SD), le Parti socialiste populaire (SF), le Parti social-libéral (RV) et la Liste de l’unité-Alliance rouge-verte (E).

A ce jour, l’opposition a toujours une longueur d’avance dans les sondages préélectoraux mais la cote de la gauche a remonté ces derniers mois après les initiatives en faveur de la croissance prises par le gouvernement et la position ferme de la Première ministre sur les questions d’immigration.

La création d’emplois, l’avenir de l’Etat-providence, notamment du secteur de la santé, la politique fiscale et l’immigration sont les principaux thèmes de la campagne électorale

Au pouvoir, les sociaux-démocrates ont œuvré à la relance de la croissance   et mené une gestion rigoureuse des finances publiques. Après 2 années de récession  , le pays a retrouvé la croissance (1% en 2014 (0,8% dans la zone euro) et 1,8% prévus en 2015). Le chômage est faible : 4,9% en mars dernier et 6,4% pour l’ensemble de l’année 2014, soit le 4e plus bas taux de l’Union européenne (9,8% en moyenne) derrière l’Autriche, le Luxembourg et Malte. En outre, le nombre de jeunes sans emploi (11%) est le plus faible d’Europe où la moyenne est de 21,4%. Les finances publiques sont saines avec une dette nationale  de 45,2%  contre 86,8% en moyenne des Vingt-huit. Enfin, l’indicateur de confiance des ménages s’élève à 1,62, soit au-dessus de la moyenne européenne (1,39), le 3e plus élevé après l’Irlande et le Royaume-Uni.

Pourtant une partie des électeurs de gauche se déclarent insatisfaits de l’action de la Première ministre sortante à laquelle ils reprochent sa politique de rigueur budgétaire et son libéralisme (avec, par exemple, la baisse de  l’impôt sur les sociétés de 3 points durant son mandat

Le programme du Parti libéral comprend  outre des baisses d’impôts pour les plus défavorisés, la réduction du chômage, une politique d’immigration plus stricte, la lutte contre le crime et une hausse des dépenses de santé. Ce dernier point est paradoxal puisque les libéraux sont opposés à tout accroissement des dépenses de l’Etat. Le principal parti d’opposition entend toutefois ne pas laisser la défense de l’Etat-providence au seul Parti du peuple et veut montrer qu’il n’est pas dépourvu de préoccupation sociale.

Le Parti du peuple est une formation populiste eurosceptique qui œuvre pour une hausse des dépenses publiques, des lois sur l’immigration plus restrictives et la réintroduction des contrôles aux frontières.  Pour beaucoup d’électeurs, le Parti du peuple est devenu une formation social-démocrate alternative !.

Les attentats du 14 février dernier ont évidemment remis les questions de sécurité et d’immigration à l’agenda. Le Danemark a accueilli 64 874 immigrés en 2014, soit une hausse de 15% par rapport à 2013. La grande majorité (40 059) vient des pays occidentaux ; 24 815 du reste du monde. En 2014, le royaume a reçu 14 800 demandeurs d’asile.

Avec 54,3% des suffrages, le Bloc bleu devancerait donc le Bloc rouge, qui obtiendrait 45,6% des suffrages. En revanche, la moitié des Danois (49%) préfèrerait voir Helle Thorning-Schmidt au poste de Premier ministre, 38% plébiscitent Lars Lokke Rasmussen

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