La diversité sur les territoires, des missions locales pour l’emploi

association-regionale-des-missions-locales-de-haute-normandieLe Ministère du travail vient de  publier  le premier Atlas des missions locales.  Au moment où les régions souhaitent voir décentraliser cette mission de mise en relation de l’offre et de la demande d’emploi, ce regard sur la diversité territoriale des missions locales est utile.

 On mesure l’ampleur de la tâche en parcourant les 23 fiches régionales de ce document qui permettent d’entrer, région par région, plus finement dans les « zones de couvertures » de ces missions locales (siège, antennes et autres permanences d’accueil). La zone de couverture correspond au regroupement des communes qui apportent un financement à une mission locale.

Chaque fiche régionale donne des indications sur la part des jeunes fréquentant les missions locales, l’emploi par secteurs d’activité, l’activité et l’emploi des jeunes, l’organisation territoriale, les effectifs et l’activité des missions locales (notamment le nombre de jeunes reçus en entretien individuel, leur niveau de formation).

Cet Atlas  permet ainsi d’apprécier toute la variété des situations locales dans chaque région et entre les régions . Le nombre, la taille et la forme des zones de couvertures des missions locales varient selon les régions, la présence ou non de grandes métropoles, leur caractère plutôt rural ou urbain et selon leur relief . En moyenne, en métropole, les régions actuelles comptent « entre 10 et 30 missions locales », à l’exception de l’Ile-de-France et de Rhône-Alpes (76 et 47 missions). A l’inverse, la Corse et le Limousin, les deux régions les moins peuplées, en comptent seulement 4 et 6.

En 2013, les missions locales ont reçu en entretien individuel 1 200 000 jeunes « pour les orienter et les aider dans leurs démarches de recherche d’emploi mais aussi leurs démarches sociales ». En avril, près de 805 700 jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage.

En 1981, le rapport Schwarz « préconisait la création d’un réseau de structures locales pour l’accompagnement des jeunes face à l’augmentation du chômage des jeunes non diplômés », et donnait naissance au réseau des PAIO (permanences d’accueil, d’information et d’orientation) et missions locales.

 Depuis, celui-ci a fortement évolué. Déjà pour s’implanter, progressivement mailler tout le territoire, puis se restructurer avec, dans les années 2000, le regroupement des PAIO (centrées sur l’orientation vers la formation pour les 16/18 ans) en missions locales (dont l’action s’étend à l’insertion sociale et professionnelle des 18/25 ans). Aujourd’hui, il n’existe plus qu’une PAIO et près de 446 missions locales. « La quasi totalité des communes sont couvertes », autrement dit, « participent à leur financement ». Comme le rappelle le document, « la présidence des missions locales leur revient de droit et elles doivent assurer au moins 50 % du financement des structures ».

 Qu’en est-il plus particulièrement pour les 2 régions normandes ?

 La région Haute-Normandie compte 1,8 million d’habitants en 2010, soit 2,9 % de la population métropolitaine. Petite en superficie, elle possède une densité de population (149 habitants/km2) supérieure à celle de la métropole (115 habitants/km2).

 Le taux de chômage régional (au sens du recensement de l’Insee (1)), de 12,5 % en 2010, est supérieur à la moyenne métropolitaine de 0,9 point. Néanmoins, de fi n 2010 à fi n 2013, le nombre de demandeurs d’emploi augmente un peu moins fortement dans la région qu’au niveau métropolitain.

La région rassemble 715 000 emplois en 2010, fortement concentrés dans les zones de Rouen, Le Havre et Evreux, qui en regroupent près de 60 % (les emplois restants étant répartis de façon assez homogène entre les neuf autres zones de la région). La répartition sectorielle de ces emplois régionaux se distingue de celle de la métropole par un poids important du secteur industriel, qui représente plus de 18 % des emplois (d’où une forte part des ouvriers dans l’emploi régional).

Les jeunes de 16 à 25 ans représentent 12,6 % de la population régionale (légèrement plus qu’en métropole). Leur situation au regard de l’emploi apparaît difficile : leur taux de chômage (26,3 %) est supérieur au taux métropolitain de 2,6 points et la part de ceux non insérés  (19,4 %) de 2,3 points.

 Néanmoins, de fin 2010 à fin 2013, le nombre de jeunes demandeurs d’emploi progresse moins fortement au sein de la région qu’en moyenne en métropole.

La région comporte 12 missions locales, incluant 56 antennes et 138 permanences d’accueil. La zone de couverture la plus petite (Elbeuf) se compose de 10 communes urbaines, qui s’étendent sur moins de 100 km2. La plus vaste (Les Grandes-Ventes) se compose de 241 communes, très souvent rurales, qui couvrent plus de 2 300 km2.

Les effectifs des missions locales varient de 10 à 25 emplois en équivalent temps-plein (ETP), exceptions faites de celles du Havre (53 ETP) et de Rouen (107 ETP).

Au total, la région compte 356 ETP (soit 3,6 % des ETP de métropole).

Au cours de l’année 2013, près de 15 600 jeunes sont reçus par les missions locales de la région dans le cadre d’un entretien de premier accueil et fin 2013, plus de 7 000 jeunes sont accompagnés dans le cadre d’un contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis).

La Basse Normandie compte près d’1,5 million d’habitants en 2010, soit 2,4 % de la population métropolitaine. Assez rurale, elle possède une faible densité de population (84 habitants/km2).

Le taux de chômage régional (au sens du recensement de l’Insee (1)), de 10,8 % en 2010, est inférieur à la moyenne métropolitaine de 0,8 point. De fi n 2010 à fi n 2013, le nombre de demandeurs d’emploi augmente moins en Basse-Normandie que dans la plupart des autres régions de métropole.

La région compte près de 600 000 emplois, dont près de 45 % sont localisés dans les zones de Caen et de Cherbourg. Le poids des secteurs agricole et industriel est relativement important dans la région, avec une part des ouvriers dans l’emploi total supérieure à la moyenne métropolitaine.

La région compte 11,7 % de jeunes de 16 à 25 ans (soit un peu moins que la moyenne métropolitaine).

Leur situation en matière de chômage et d’insertion (part de ceux non insérés  est contrastée : elle est relativement favorable pour les jeunes hommes mais défavorable pour les jeunes femmes de la région.

Le réseau des missions locales de la région est constitué de 13 missions locales, incluant 37 antennes et 195 permanences d’accueil. La mission locale d’Alençon présente la particularité d’être inter-régionale : sa zone de couverture inclut quelques communes de la région Pays de la Loire.

L’effectif par mission locale varie de 8 à 19 emplois en équivalent-temps plein (ETP), exceptions faites de Cherbourg (30 ETP) et de Caen (68 ETP). Au total, la région compte 242 ETP (soit 2,5 % des ETP de métropole).

Au cours de l’année 2013, à l’échelle de la région, près de 25 000 jeunes sont reçus pour un entretien individuel, dont 10 500 pour la première fois dans le cadre d’un premier accueil. Fin 2013, près de 4 200 jeunes sont suivis dans le cadre d’un contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis). Les jeunes de la région accompagnés en 2013 (ayant eu un entretien individuel) possèdent un niveau de formation légèrement plus favorable qu’au niveau métropolitain : en particulier, une assez forte proportion détient un diplôme de niveau V (de type CAP ou BEP).

Télécharger l’atlas.

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