Ou en est la diffusion des technologies de l’information dans notre société française?

bebe-addiction-numerique-81523883Le CREDOC publie une enquête très intéressante sur la diffusion des technologies de l’information dans la société française en 2014 .  Si les inégalités d’accès aux nouvelles technologies diminuent, comme le souligne l’observatoire des inégalités, il ne faudrait pourtant pas oublier que 20 % de la population (près de 11 millions de personnes) n’a pas accès à Internet, et  faire comme si Internet allait de soi pour tout le monde pour l’adaptation de nos services publics, pose problème.

Ce rapport  concerne le niveau d’équipement et de connexion de nos concitoyens aux divers outils et réseaux numériques (téléphone fixe, téléphone mobile, smartphone, tablette tactile, ordinateur,internet, télévision),  l’usage qui en est fait , les considérations sanitaires qui accompagnent l’usage des nouvelles technologies et la façon dont se concilient nouvelles technologies et vie privée. Qu’en ressort il essentiellement ?

1 la priorité est donnée aux nouveautés, smartphones et tablettes

 Les taux d’équipements en télévision, téléphone fixe, téléphone mobile , micro-ordinateur  ou connexion à internet n’évoluent que très marginalement. En revanche, tablettes tactiles (29 % d’individus équipés, + 12 points) et smartphones (46 % d’équipement, + 7 points) se diffusent très rapidement.   ;79% de la population est équipée à la fois en téléphone fixe et en téléphone mobile ; ;77% bénéficient d’un double équipement téléphone mobile et internet à domicile.

 2 La France progresse dans le classement européen s’agissant d’internet à domicile

En Europe, la France gagne une place ,désormais au 5ème rang s’agissant de l’équipement des ménages en internet à domicile : elle a rattrapé la Finlande et dépassé le Luxembourg.

En un an, le taux d’équipement a progressé de 1 point en France, alors qu’en moyenne, dans l’Europe des 28, il a baissé de 3 points.

3  Les usages : de nouvelles pratiques apparaissent

La proportion d’internautes varie peu en 2014 (83 %, + 1 point), de même que certains des usages étudiés : réseaux sociaux (48 %, + 3 points) ; écoute et téléchargement de musique (47 %, – 2 points) ; recherche d’emploi (24 %, – 1 point) ; démarches administratives ou fiscales (51 %, comme en 2013) ; achat par internet (54 %, – 1 point).

Sur le téléphone mobile, le volume de SMS envoyés – tel qu’il est déclaré par les enquêtés – baisse pour la première fois (101 SMS en moyenne par semaine, contre 124 l’an dernier). . Le recours croissant aux nouvelles applications de type Hangouts, Viber et autres qui ont déjà séduit 17 % de la population pour échanger des messages texte, en est probablement l’explication.

Les usages liés à l’internet sur téléphone mobile ont, eux, le vent en poupe : navigation sur internet (43 %, + 6 points), consultation des courriels (36 %, + 6 points), téléchargement d’applications (36 %, + 7 points). Par ailleurs, plus d’un Français sur quatre (28 %) utilise la géolocalisation sur son mobile pour trouver un restaurant, un bar, un musée ou un magasin.

S’agissant des programmes télévisés, le poste de télévision reste l’équipement privilégié pour regarder les programmes en direct (93 % des Français l’utilisent comme tel), mais l’ordinateur séduit tout de même 22 % de la population. À noter que 42 % des personnes interrogées regardent des émissions de télévision en replay sur un téléviseur (29 % le font sur un ordinateur

 4 Les nouvelles technologies ont des effets supposés néfastes pour la santé humaine ; face à ces risques, un possesseur de téléphone mobile sur deux prend au moins une mesure de précaution

Les Français croient massivement que les antennes relais (74 %) et les téléphones mobiles (73 %) ne sont pas sûrs pour la santé humaine. Les réseaux Wi-Fi (62 %) et les champs magnétiques générés par les appareils électriques à l’intérieur du domicile (66 %) les inquiètent aussi.

Quant aux précautions à prendre quand ils utilisent un téléphone mobile, elles sont mises en pratique avec plus ou moins de zèle : Globalement, 52 % prennent au moins une des précautions possibles face aux risques potentiels.

 Supposer des effets potentiellement néfastes pour la santé humaine des réseaux Wi-Fi à l’intérieur des maisons n’empêche pas un recours accru à ce type de connexions (54 % des connexions via un ordinateur, 45 % via une tablette ou un téléphone mobile), tandis que les connexions via une connexion fixe diminuent fortement (- 10 points, relayées à la troisième place). À domicile, les connexions sur ordinateur via le réseau Wi-Fi sont le 1er mode de connexion déclaré, quel que soit le genre, la taille du foyer, le niveau de vie ou le lieu de résidence. Seuls les plus de 60 ans, les retraités et les non-diplômés continuent à privilégier les connexions sur ordinateurs branchés sur une connexion fixe

5 La confidentialité et la protection des données sur internet sont identifiées comme des enjeux majeurs

Pour un Français sur trois, le principal frein au développent d’internet est le manque de protection des données personnelles (33 %). Une personne sur deux (50 %) est persuadée que des logiciels peuvent transmettre des informations personnelles à partir des téléphones mobiles sans que l’utilisateur en soit averti (+ 12 points en deux ans) et 47 % des internautes pensent avoir été victimes d’un accès indésirable à leurs données, que ce soit directement sur leur machine ou indirectement via un fournisseur d’accès ou autre. Face à ces risques, 57 % des Français disent se montrer très vigilants, en utilisant des mots de passe, en rangeant leurs données hors d’internet ou en recourant à des pare-feu.

6 Internet devient un acteur incontournable de la vie privée

Les réseaux sociaux sont désormais fréquentés par près d’une personne sur deux (48 %, + 6 points en deux ans). Et internet a permis à 40 % des Français de retrouver d’anciennes connaissances et même à 10 % de faire une rencontre amoureuse. Au total, près d’une personne sur deux (47 %) a pu, grâce à internet et aux technologies de l’information, enrichir son cercle relationnel. Il y a ici une très nette influence de l’âge puisqu’au sein des 18-24 ans, 9 personnes sur 10 alimentent leur réseau social, amical ou amoureux grâce au net.

7 Le temps passé sur internet : seul un parent sur deux instaure des règles pour ses enfants

En moyenne, un internaute déclare passer 17 heures par semaine sur le net (contre 15 heures en 2013). Un parent sur deux instaure des règles sur le temps passé par ses enfants sur internet (50 %), à jouer à des jeux vidéo (49 %) ou à regarder la télévision (47 %).

 En deux ans, les parents semblent montrer une moindre inquiétude vis-à-vis de téléphone ou de la télévision, mais faire preuve d’un léger sursaut vis-à-vis du caractère chronophage d’internet (+ 3 points). Il semble également que les femmes et les urbains (surtout à Paris et dans son agglomération) aient durci leurs règles  d’utilisation.

Pour comparaison, l’étude de 2013 :  « La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française (2013) ».

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