Nom des nouvelles régions : vrai casse-tête pour certaines !

2934122-ide-carte-13-regions-jpg_2567396Les présidents de région, qui  ont été élus dans les régions fusionnées, vont devoir gérer la dénomination des nouvelles régions avant l’été. Certains élus ont déjà une idée bien précise, quand d’autres veulent passer par voie référendaire. On ne pourra pas garder les anciens noms accolés, c’est trop long. La loi prévoit que le nom et le chef-lieu définitifs des nouvelles régions seront tranchés avant le 1er octobre 2016 par décret en Conseil d’Etat, après avis du conseil régional concerné.

Lorsqu’on leur demande leur avis sur le nom de leur future région,  beaucoup de citoyens n’ont pas les idées très claires : difficile de soumettre une liste de noms aux habitants. Un nom se charge de signification au fil du temps.  Au départ, un nouveau nom ou une nouvelle marque fait rarement consensus. Les consultations populaires réalisées ne sont presque jamais tranchées, il y a rarement un nom qui se dégage. Le risque, c’est de diviser les habitants au lieu de les réunir. Comment faire simple sans froisser ?

Certaines ne sont pas concernées : l’Ile-de-France, la Bretagne, les Pays de la Loire et la Corse.

La Normandie est la seule nouvelle entité dont le nom officiel est d’ores et déjà arrêté dans le cadre de la loi du 17 janvier 2015 relative à la délimitation des régions. C’est une opportunité réelle en termes de marketing territorial

Deux régions inchangées par le redécoupage territorial devraient tout de même modifier leur nom. Le “Centre” deviendra “Centre Val-de-Loire“, un nom avancé lors de la réforme territoriale et qui fait unanimité à gauche comme à droite. Dans le Sud-Est, Christian Estrosi, qui prendra la présidence de la région Paca vendredi, n’a eu de cesse de critiquer l’acronyme lié à sa région. Depuis trois mois, il défend “Provence-Méditerranée”, nom qu’il soumettra d’ici l’été à son conseil régional ? Mais les noms « Provence » ou « Côte d’Azur », sont très forts sur le plan de l’image, et toujours très usités

Dans la moitié Est du pays, les propositions ne font pas débat. Ainsi, l’Etat devrait entériner le nom de Bourgogne-Franche-Comté,   présidée par Marie-Guite Dufay ; Grande-Bourgogne, mais aussi des noms plus originaux comme Franche-Bourgogne, Burgondie, BFC, Lotharingie, Austrasie, n’ont pas tenus ! Et le Jura pourtant bien connu n’apparait pas !

En Auvergne-Rhône-Alpes, dont Laurent Wauquiez  prend  les rênes en janvier, ce nom devrait être retenu. Jean-Jack Queyranne,   avait suggéré le joli AURA. Sur les réseaux sociaux fleurissent aussi d’autres noms comme le compliqué Alpesrhovergne, le fleuri Dalia (comme Dauphiné, Lyonnais-Auvergne), ou le nom de robot R2A (avec un mélange des premières lettres de Rhône, Alpes, Auvergne). Mais aussi Rhalpa, Centre est, Rhodanie, Grand Rhône, Ara (comme Auvergne-Rhône-Alpes) ou Région des deux massifs

En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, les échanges s’annoncaient vifs, mais tous les candidats, dont le vainqueur du scrutin Philippe Richert (LR-UDI-Modem), se sont mis d’accord sur “Grand Est”. Antoine Herth, député UMP de la 5e circonscription du Bas-Rhin, opposé à l’association de l’Alsace avec d’autres régions, a proposé Arschloch, ce qui signifie «trou du cul» en allemand et en alsacien. D’autres noms circulent encore comme le poétique Cœur d’Europe, le punchy Alca, mais aussi Terre d’Est, Austrasie (une référence au royaume franc de l’époque mérovingienne, dont l’actuelle région n’est qu’une partie très incomplète) . Et que dire de ALLOC (pour ALsace, LOrraine, Champagne)? Ou encore CHAMALO (CHAMpagne-Alsace-Lorraine)

Dans le Sud-Ouest, le sujet pose davantage problème. Alain Rousset,  président de la vaste région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, veut opter pour le nom “Aquitaine», puisqu’au Moyen-Age Poitiers et Limoges constituaient deux fleurons du Duché d’Aquitaine. Mais une partie de l’opposition, une partie des élus Les Républicains notamment, contestent ce choix. On peut imaginer Aquitanie, mais aussi des noms plus improbables comme Aquimousin, Sud de France, Sud Ouest Atlantique, ou Aliénor.  Des humoristes pensent qu’elle pourrait s’appeler APOIL: “A” comme Aquitaine, “POI” comme Poitou-Charentes et “L” comme Limousin» !!

Xavier Bertrand (LR), dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a choisi d’éviter le débat. Il a lancé, pendant la campagne, une consultation publique, via Internet, pour “que les citoyens désignent le nom de leur région”. La Voix du Nord a aussi sondé ses lecteurs. Résultat: le très sage Nord-Pas-de-Calais-Picardie est arrivé en tête, devant Hauts-de-France ou Flandre-Artois-Picardie. Alors que les osés, Pays-Bas de France ou Chticardie sont relayés en bas du tableau. Des noms plus audacieux comme Terres du Nord, Belgique française, Euronord ou Hauts de Flandres n’ayant pas convaincu.

Même choix dans le Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon : la Présidente socialiste Carole Delga,  a annoncé un référendum sur le sujet au premier semestre 2016. Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon va peut-être devenir Occitanie. La Dépêche a lancé sur son site un sondage. Arrivent en tête: Occitanie-Pyrénées, Midi-Languedoc, Pyrénées-Languedoc, Midi-Roussillon, Midi-d’Oc, Languedoc et Pyrénées-Méditerranée. L’élégant Sud de France (SDF !) n’a pourtant récolté que 5% des suffrages. Occitanie-Pays-Catalan (pour ne pas déplaire aux régionalistes du Roussillon) pourrait apparaitre !

 

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