Le département de recherche de l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Institut international d'études sociales, a publié, un rapport intitulé "La crise de l'emploi dans la zone euro: tendances et réponses politiques".
Une réorientation des politiques concertées est nécessaire pour endiguer la crise de l'emploi dans la zone euro, sans quoi elle "risque de perdre 4,5 millions d'emplois supplémentaires". Le chômage a augmenté depuis 2010 dans un nombre important de pays de la zone et 3 millions de jeunes, de 15 à 24 ans, sont sans emploi. Dans l'ensemble de la zone, environ un tiers de la population en âge de travailler est au chômage ou exclu du marché du travail. Les économies fortes de la zone euro sont "aussi menacées".
Les pertes d’emplois ont été particulièrement sévères dans le sud de l’Europe, mais même l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg et Malte – les seuls pays où l’emploi s’est accru depuis 2008 – enregistrent des signes d’une situation du marché du travail qui aurait cessé de s’améliorer.
L'OIT appelle les pays à reconstruire leur système financier, promouvoir "l'investissement et le soutien aux demandeurs d'emploi" et réguler les "différences de compétitivité" entre les pays… «Ce n’est pas seulement la zone euro qui est en danger; le risque, c’est la contagion à l’ensemble de l’économie mondiale», affirme le Directeur général de l’OIT, Juan Somavia .
Pour sortir du piège de l’austérité, le rapport liste des recommandations:
• Réparer le système financier doit être subordonnée à la restauration du crédit pour les petites entreprises. Faire payer les plans de sauvetage aux actionnaires serait non seulement une question de justice mais permettrait aussi de limiter le recours aux contribuables ou à de nouvelles mesures d’austérité.
• Promouvoir l’investissement et le soutien aux demandeurs d’emploi, en particulier aux jeunes travailleurs. Une «garantie-jeunes», à un coût estimé à moins de 0,5 pour cent des dépenses des gouvernements dans la zone euro pourrait être rapidement mise en place. Pour la financer, certains défendent l’idée d’un recentrage des fonds structurels européens et la mobilisation de la Banque européenne d’investissement.
• Gérer les différences de compétitivité entre les pays de la zone euro. Cela ouvre une nouvelle opportunité de dialogue social pour s’assurer i) que les revenus du travail augmentent au même rythme que la productivité dans les économies fortes; ii) que la modération salariale dans les pays en déficit est complétée par des politiques destinées à renforcer les bases industrielles; et iii) qu’on évite une spirale négative, préjudiciable aux salaires et aux droits des travailleurs.
Il existe désormais une plus grande coordination à la suite de la déclaration issue du Sommet de l’eurozone de la fin du mois de juin, la Commission européenne ayant proposé un plan d’action pour la stabilité, la croissance et l’emploi. Cependant, ce genre de déclarations doivent être suivies par des actes politiques concrets.
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