Le retour des poissons migrateurs de l’estuaire de la Seine

anguilleLe GIP Seine Aval publie une  fiche thématique retraçant l’évolution de la présence des poissons migrateurs  en estuaire de Seine. Les causes de leur déclin historique et les facteurs limitant leur retour récent sont également  abordés à travers un bilan des connaissances actuelles.

Les poissons migrateurs regroupent les espèces qui effectuent des migrations entre les milieux d’eaux douces et d’eaux salées afin d’accomplir leur cycle biologique. Certaines espèces, se reproduisent en mer et réalisent leur croissance en eau douce ;   D’autres,  se reproduisent en rivière et grandissent en mer .

Les poissons migrateurs constituent à la fois un patrimoine écologique et culturel remarquable, mais aussi une ressource économique importante pour la pêche fluviale. Certaines espèces  sont devenues emblématiques de la région, si bien que de nombreuses traditions s’y rattachent. C’est par exemple le cas à Caudebec-en-Caux, où les trois éperlans d’argent représentés sur les armoiries de la ville ont été remplacés par trois saumons d’argent au XVIIe siècle.

Les poissons migrateurs sont par ailleurs de bons indicateurs de l’état et de l’évolution de la qualité des milieux, leur présence étant reliée aux possibilités de circulation offertes par les cours d’eau et à la qualité des eaux

 Les efforts entrepris ces dernières décennies  pour améliorer l’oxygénation des eaux et plus généralement sa qualité (traitement des rejets industriels et urbains) et pour faciliter la circulation des espèces (franchissabilité des ouvrages) permettent une recolonisation progressive des bassins versants amonts par les poissons migrateurs. Aujourd’hui, la problématique des effets liés au changement climatique est clairement posée pour ces espèces.

Historiquement, l’estuaire de Seine était un axe migratoire majeur pour les poissons migrateurs colonisant le bassin de la Seine. Ces populations étaient particulièrement ciblées pour la pêche en estuaire, avec des tonnages relativement importants

Témoignant de l’amélioration des conditions d’accueil du milieu, un retour des migrateurs est observé depuis les années 2000, avec 10 espèces migratrices autochtones aujourd’hui régulièrement observées.

En complément de la présence (ou l’absence) des espèces, l’état de santé des individus est un paramètre primordial à prendre en compte pour évaluer la fonctionnalité d’un milieu vis-à-vis des poissons migrateurs. À ce titre, le parasitisme peut influencer l’état de santé des organismes (indice de condition, production d’hormones, etc.), surtout celui des jeunes individus. Du fait des nombreuses pressions industrielles, urbaines et agricoles pesant sur la qualité de l’eau de la Seine et de la présence de sédiments pouvant présenter une contamination chimique importante, l’imprégnation chimique des poissons est également un sujet de préoccupation.

Le facteur limitant l’accueil de migrateurs en estuaire de Seine est aujourd’hui principalement lié aux caractéristiques des habitats : diminution des zones intertidales et des habitats latéraux, déconnexion entre le lit mineur et les annexes hydrauliques, moindre capacité d’accueil et qualité dégradée des habitats

En considérant une hausse des températures des eaux liée au changement climatique, l’estuaire de la Seine resterait favorable pour la majorité des migrateurs aujourd’hui ou historiquement présents. Pour les espèces en limite d’aire de répartition, l’estuaire de la Seine deviendrait soit plus favorable (mulet porc), soit défavorable (éperlan).

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