Elections en Espagne , dimanche : un gouvernement introuvable ?

arton33084-61350Les Espagnols sont de nouveau appelés aux urnes le 26 juin pour tenter de dénouer une crise politique qui paralyse le pays  depuis 6 mois.

L’Espagne est gouvernée depuis son retour à la démocratie en 1975, en alternance par les deux grands partis que sont le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste ouvrier (PSOE), avec l’aide des partis régionalistes lorsque l’un ou l’autre avaient échoué à obtenir la majorité absolue. Elle s’est retrouvée le 20 décembre dernier devant un parlement fragmenté, divisé en 4 partis principaux : le Parti populaire du Premier ministre sortant Mariano Rajoy (28,92% des voix, 123 députés), le PSOE (22,16%, 90 députés), Podemos (20,83%, 69 députés) et Ciudadanos ( parti centriste) (13,7%, 40 députés).

 Un résultat qui rendait compliquée la formation d’un gouvernement. Il  donnait une majorité à la gauche, mais Podemos ne l’a pas voulue en mettant en avant l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Catalogne, une mesure à laquelle les socialistes et les membres de Ciudadanos sont totalement opposés.

  Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie espagnole, les Cortes generales, soit les deux chambres du parlement que sont le Congrès des députés et le Sénat, ont été dissous le 3 mai dernier par le roi et non par le Premier ministre. De nouvelles élections ont donc lieu le 26 juin.

 En réalité, Podemos ne veut pas  s’allier avec les socialistes. Leur objectif réel est de réaliser le sorpasso, soit devancer le PSOE comme en Grèce où le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) a été supplanté par la Coalition de la gauche unie (SYRIZA) ; ils veulent éliminer le PSOE.

Le 9 mai dernier, Podemos a pour cela finalisé un accord avec Gauche unie (Izquierda Unida, IU), oubliant maintenant ses exigences sur l’autodétermination de la Catalogne !!! Les deux partis se présenteront donc ensemble le 26 juin prochain sous  le nom d’Unidos Podemos ,  espèrant que l’addition de leurs suffrages leur permettront de tirer profit d’un système de vote qui favorise les plus «grands» partis.

Si les socialistes parviennent à se présenter comme des centristes radicaux, qui représentent l’Espagne majoritaire, celle qui ne veut ni des aventures de Podemos ni de l’immobilisme ou de la corruption du Parti populaire, alors ils peuvent améliorer leur résultat . Beaucoup dépendra aussi de l’abstention, de la perception de l’opinion de ces alliances potentielles .

On ne peut pas aller vers un troisième scrutin. Que cela leur plaise ou non, les partis devront passer des alliances, et toutes les combinaisons sont possibles, en dehors de tout à priori !

Selon la dernière enquête d’opinion rapportée dans une note de la Fondation Schuman,  le Parti populaire arriverait en tête des élections du 26 juin avec 30% des suffrages. Il serait suivi de Unidos Podemos, qui recueillerait 25% des voix, et devancerait donc le PSOE de 5 points (20%). Ciudadanos obtiendrait 14% des suffrages.

 

 

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