L’analyse des biographies des députés élus en 2012 permet de mesurer la réalité du renouveau pour cette XIVe législature. C’est ce qu’a fait Luc Rouban dans une note pour le Cevipof en dressant un “Portrait-robot” des nouveaux députés : Des femmes plus nombreuses mais seulement à gauche, Une représentativité sociale en régression, Un profil professionnel stable, La politique comme métier….
La XIVe législature réunit des députés plus jeunes que ceux qui avaient été précédemment élus. La moyenne d’âge des députés de l’ensemble de la législature est de 54,6 ans mais de 49,8 ans pour les nouveaux entrants contre 58,2 ans pour les anciens députés réélus. Le rajeunissement de l’Assemblée, même modeste en moyenne, est donc réel du moins si on la compare à la précédente où la moyenne d’âge était de 55,1 ans.
La présence de 155 femmes députées a été longuement commentée puisqu’elles représentent 27% de l’Assemblée contre 18,4% en 2007, mais cette progression est uniquement à gauche!
L’entrée au Palais-Bourbon de dix représentants des Français issus de l’immigration a été également soulignée, bien que cette stigmatisation communautaire ne plaise pas nécessairement à tous.
En 2012, il ne reste plus qu’un député ouvrier (René Rouquet, PS, déjà élu) au Palais-Bourbon, c'est-à-dire pas un seul ouvrier dans les nouveaux élus !
Ce décalage se retrouve naturellement dans la répartition des diplômes. D’après les données de l’INSEE, la proportion de personnes de 15 ans et plus non scolarisées n’ayant aucun diplôme est de 19,3% alors que celle des personnes ayant un diplôme supérieur à Bac + 2 est de 8%. Chez les députés élus en 2012, ces proportions sont respectivement de 2,6% et de 76%.
La répartition des activités professionnelles par secteur montre que plus de 55% des députés sont issus du secteur public contre…49,4% en 2007, ce qui semble indiquer une forte stabilité. Le changement politique n’entraîne pas de changement notable dans la suprématie des classes moyennes.
Les trajectoires menant au Palais-Bourbon impliquent un investissement professionnel précoce dans la politique et la détention préalable de plusieurs postes de pouvoir, ce qui implique un savoir-faire. Deux trajectoires dominent : l’ancrage territorial pour les plus anciens et l’investissement dans les appareils partisans pour les plus jeunes, cette dernière trajectoire n'est pas un bon signe !
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