Plus de 5 millions de Français en situation d’isolement en 2016

En 2016, plus de 5 millions de Français sont seuls, soit 1 million de plus qu’en 2010, selon une étude de la Fondation de France.

Face au délitement croissant des liens sociaux, la Fondation de France détecte, finance et accompagne chaque année près de 1 000 initiatives pour 15 millions d’euros. Elles sont portées par des petites associations qui sont au plus près des besoins et qui œuvrent au quotidien dans tous les domaines – emploi, enfance, grand âge…

L’objectif ? Permettre à chacun de retrouver une place dans la société en renouant des liens avec les autres.

Selon cette étude, un Français sur dix est en situation objective d’isolement. Ils ne rencontrent et passent du temps avec d’autres personnes que très rarement (uniquement quelques fois dans l’année voire jamais), quels que soient les réseaux de sociabilité étudiés dans l’enquête : famille, amis, voisins, vie associative et professionnelle.

C’est le résultat d’une enquête réalisée en ligne, entre décembre 2015 et janvier 2016, auprès d’un échantillon représentatif de 3 050 personnes âgées de 15 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas.

La faible fréquence de leurs contacts laisse supposer que ces personnes objectivement isolées sont en situation de vulnérabilité psycho-sociale dans la mesure où il leur est probablement plus difficile de s’appuyer sur un membre de leur entourage en cas de coup dur, d’échanger leurs joies et leurs peines, et de bénéficier des bienfaits des liens sociaux forts.

22% des Français ont des liens réguliers dans un seul réseau social et 68% ont des liens nourris dans plusieurs milieux différents. Les Français apparaissent relativement moins isolés que leurs voisins européens.

Rejoignant de nombreux travaux et maintes fois vérifiés,  l’étude montre que les conditions de vie participent des facteurs d’affaiblissement ou d’empêchement du lien social et potentialisent le risque d’isolement.

Cause ou conséquence, l’isolement objectif va de pair avec un certain retrait de la vie culturelle et des pratiques de loisirs limitées, un isolement numérique, et une forme de distance vis-à-vis des institutions et des autres en général.

La perte du conjoint, l’éloignement des enfants, la perte d’un emploi ou le passage à la retraite sont autant de ruptures biographiques susceptibles d’accentuer ou de susciter un sentiment d’isolement. Parmi les personnes qui se sentent souvent seules, les ruptures sont fréquemment mises en avant pour en expliquer les causes.

Le scepticisme quant à l’utilité de s’engager dans le débat public est particulièrement sensible chez les isolés.

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1 Commentaire

    • claude gazengel sur janvier 20, 2017 à 4:32 pm
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    …et ce n’est qu’une petite partie de l’iceberg de la ” pauvreté” dans notre riche france ……merci dominique pour ce salutaire rappel !

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