Les présidents d’université viennent de lancer une adresse au futur président de la République. Il faut bien admettre que l’universté n’est pas parvenue à s’imposer comme un thème majeur dans les débats, ni de la primaire, ni en lien avec ce que disent maintenant les candidats .
Pourtant « la façon dont un pays traite ses universités est un des meilleurs signes de sa volonté de s’imposer comme un acteur du jeu mondial et non comme simple figurant. »
Comme l’écrivait le Monde :« Plusieurs universités bouclent difficilement leurs budgets, avec de nouveaux plans d’économies contestés.» (ici pour en savoir plus). Mais dans un systéme en forte croissance la question de son organisation interne est au moins aussi importante que son financement.
Les coopérations territoriales ont engendré des monstres bureaucratiques dont la première conséquence est d’éloigner les décisions des établissements et des enseignants-chercheurs
Dans le même temps, la fragmentation de l’enseignement supérieur entre diverses catégories d’établissements et de missions, se poursuit, fait qu’ il n’y ait pas de stratégie commune
La définition d’une stratégie pour l’enseignement supérieur relève de plusieurs défis :
– celui de son projet, de ses missions, et de ses liens avec l’entreprise , et plus gérallement de la société
– celui des financements et d’évaluation de l’usage des financements publics
– celui de l’autonomie ou se melent la capacité d’initiative des acteurs mais aussi le fonctionnement démocratique des établissements
Les universités vont accueillir “170.000 étudiants de plus” au cours des cinq prochaines années, les Présidents dans leur adresse, estiment qu’elles ne peuvent répondre “à elles seules” au défi de l’ouverture sociale de l’enseignement supérieur. Il est nécessaire “d’avoir, à côté de l’offre des universités une offre de lycées et d’écoles professionnelles.” Et de pouvoir exiger des prérequis à l’entrée en licence, “leur absence conduisant à un échec programmé”.
Les Présidents insistent donc légitimement sur les moyens supplémentaires nécessaires pour financer l’enseignement supérieur et la recherche. Reprenant les chiffres du livre blanc de l’enseignement supérieur et de la recherche, ils estiment que les besoins de financements sont “d’un milliard d’euros additionnel par an dans les cinq années du prochain quinquennat, avec l’objectif d’une dépense atteignant 5 % du PIB : 2 % enseignement et 3 % recherche.”
L’autonomie est l’autre cheval de bataille des Présidents d’université ; ils appellent à un changement de relations avec le ministère car malgré des progrès, la France reste en la matière “à la traîne de l’Europe”, ainsi que le pointait un rapport de l’EUA (Association européenne des universités) : “Le contrat du ministère avec les établissements doit prendre le pas sur la méfiance infantilisante de la tutelle.” .Le Ministère devrait être “pilote de la stratégie” et ne pas “gaspiller ses forces dans l’élaboration et le contrôle de règles tatillonnes”.
Pour eux il faut aussi expérimenter “des filières et parcours différenciés de formation” et “pouvoir créer des filières sélectives dès la licence”. En matière de ressources humaines, ils demandent une revalorisation des carrières et aimeraient “repenser l’ensemble du processus de recrutement” : “Les organismes n’ont pas besoin de qualification préalable pour recruter leurs chercheurs, pourquoi est-ce le cas pour les enseignants-chercheurs dans les universités” ?
Retrouver l’adresse des présidents d’universités
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