Toute proposition de réduction des dépenses publiques quelqu’elle soit soulève une tempête médiatique. Je pense qu’il faudrait que l’esprit de responsabilité prenne le dessus !
Comment ceux qui soutenaient, lors de la dernière campagne électorale, un candidat qui voulait 100 milliards de dépenses en moins…. peuvent aujourd’hui dénoncer toute réduction de dépenses publiques.
Comment ceux qui, au pouvoir depuis 5 ans, ont accru les impôts en particulier vis à vis des classes moyennes, n’ont pas tenu les déficits comme prévu, ou, quelques mois avant les élections, ont multiplié les dépenses qui pèsent aujourd’hui sur le budget, peuvent-ils dénoncer avec le même systématisme la moindre réduction de dépenses publiques.
Ce double discours devient insupportable, c’est lui qui discrédite la politique ! Promettre la lune dans l’opposition ne facilite guère après l’exercice du pouvoir, et pour ma part je préfère le discours de vérité aux promesses illusoires !
Je crois à l’utilité de la dépense publique si elle est financée ; Je la crois coûteuse pour l’avenir si elle oblige à s’endetter pour fonctionner, obligeant à accroître les frais financiers pour payer les emprunts : rappelons que malgré des taux d’intérêt bas, l’Etat sort chaque année beaucoup pour payer les intérêts de la dette.
La réduction des déficits ne doit pas être seulement un argument de campagne, c’est une obligation d’intérêt général. Alors il faut réduire la dépense ou augmenter les impôts : il faut le redire sans cesse ! Tout le monde dénonce la baisse des dépenses et refuse l’augmentation des recettes (appelées impôts !)
On peut augmenter les rentrées impôts si on fait payer certaines multinationales qui y échappent ; Mais il faut un engagement européen! Tout comme des dépenses militaires relèvent sans doute d’un engagement européen plus fort, ce qui permettrait de réduire nos propres dépenses militaires. C’est aussi pour cela qu’il nous faut retrouver notre crédibilité en Europe en respectant nos engagements budgétaires. On peut accroitre les efforts dans la lutte contre la fraude fiscale. Mais ne ressortons pas les illusions des « trésors cachés »… et tant que les recettes ne sont pas là, nous devons contrôler nos dépenses !
Réduire la dépense publique est difficile. Raboter un peu, de façon uniforme, toutes les dépenses, est une solution de court terme qui permet de boucler le budget 2017, mais elle atteint très vite ses limites, car inégalitaire (ce qui montre d’ailleurs que les dépenses publiques n’ont pas la même utilité sociale !).
Depuis de nombreuses années la pratique des gels de dépense s’est développée, tout comme dans d’autres domaines la sous-estimation initiale des dépenses : elle explique les difficultés d’aujourd’hui :
- Faut-il rappeler par exemple que le gel initial des dépenses militaires était de 2,7 milliards ; la suppression sera finalement de 850 millions ;
- Faut-il rappeler qu’il manquait 180 millions au budget pour financer les APL en l’état ;
- Faut-il rappeler qu’il y a eu 459000 contrats aidés en 2016 ; 280.000 nouveaux contrats aidés seulement ont été inscrits au budget 2017 dont 189500 ont déjà été distribués sous le précédent gouvernement dans les premiers mois de l’année, et ce sera finalement 293000 pour 2017
Les gouvernements de droite et de gauche ont eu ces pratiques et sont mal placés pour critiquer un gouvernement qui veut y faire face, pour tenir le déficit, et arrêter cette fuite en avant permanente.
Il convient maintenant, au-delà du bouclage du budget 2017, de changer de démarche en procédant à des réformes de fond, en engageant le débat public sur ce qui doit relever de la dépense publique ou de la dépense privée, en faisant en sorte que l’Etat assume les réductions de dépenses publiques dans les domaines qui sont les siens, et laissent les collectivités locales assumer les leurs, en cessant de mettre en avant de nouvelles dépenses publiques sans dire comment elles seront financées….
Commentaires récents