Avec un solde naturel en baisse depuis trois années consécutives et une fécondité en berne, la France voit sa population vieillir toujours un peu plus, d’après le bilan annuel que vient de publier l’Insee : En 2017, la population a augmenté de 233 000 habitants pour atteindre les 67,2 millions d’habitants (+ 0,3 %), mais le nombre de morts continue à augmenter et celui des naissances à décroître.
On est ainsi passé de 832 000 naissances par an en 2010 à 767 000 l’an dernier, une baisse marquée qui s’explique à la fois, selon l’Insee par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants – celles-ci n’appartiennent plus à la génération des baby-boomers, toujours dominante démographiquement – et par celle de la fécondité, qui tombe à 1,88 enfant par femme, après avoir connu entre 2004 et 2014 une stabilté d’environ 2 enfants par femme , sachant que le renouvellement des générations est assuré à partir d’un ratio de 2,1 enfants.
La fin d’une exception française ? Ce chiffre s’avère toujours plus élevé que dans les autres pays européens, même si le tableau comparatif présenté par l’Insee se base sur les chiffres de 2015, quand l’indice de fécondité était de 1,96 enfant par femme en France, et de 1,92 en Irlande, ou 1,31 au Portugal. Selon les études de l’Insee, cette baisse est essentiellement le fait des femmes de 25 à 34 ans, et pourrait, peut-être, s’inverser avec la reprise économique, comme cela a pu être constaté par le passé.
Quant à la hausse des décès, elle s’explique à la fois par le fait que les générations nées pendant le baby-boom atteignent progressivement des âges où les probabilités de mourir sont plus importantes , les personnes nées en 1946 ayant dépassé les 70 ans ; et aussi par une épidémie virulente de grippe en décembre 2016, qui s’est traduite par un «surcroît important de décès en janvier 2017 .
Le solde migratoire, lui, est positif, avec une somme de 69 000 personnes.
L’espérance de vie des hommes continue d’augmenter pour atteindre 79,5 ans, ce qui leur permet de rattraper progressivement celle des femmes qui stagne depuis 2014 autour de 85,3 ans. L’espérance de vie en bonne santé des Français, cette période « pendant laquelle une personne peut compter vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne », reste relativement stable depuis 10 ans, à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes.
Globalement, le vieillissement de la population se poursuit, la part des plus de 65 ans atteignant presque le cinquième de la population (19,6 % contre 15,5 % il y a vingt ans).
L’Insee a également dévoilé des informations intéressantes sur le nombre et la localisation des Pacs, recueillies seulement depuis 2015 : en 2017, pour cinq mariages célébrés, il y a eu quatre Pacs conclus (228 000 mariages et 192 000 Pacs), ce qui double quasiment maintenant la charge des communes qui délivrent maintenant les PACS.
Cette charge n’est cependant pas répartie équitablement : « Les zones fortement urbanisées », et notamment les « grandes villes estudiantines » concentrent « une plus forte proportion de couples pacsés ». Ces couples sont en général des jeunes de 26 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur : 12 % des couples diplômés sont pacsés, contre 2 % des couples non diplômés. On compte plus de Pacs dans le sud-ouest et l’ouest, moins dans l’est où le mariage est favorisé, tandis que l’union libre est plus courante à Paris, en Corse ou dans les outre-mer. Le nombre des mariages de couple de même sexe reste stable, à 7 000 en 2017.
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