Le 14 mars dernier, le Premier ministre slovène Miro Cerar (Parti moderne du centre, SMC) a choisi de démissionner de ses fonctions après que la Cour suprême eut annulé le référendum du 24 septembre 2017 qui portait sur la construction d’une deuxième voie ferrée (longue de 27 km) sur la ligne reliant Divaca à Koper, unique port commercial de Slovénie (22 millions de tonnes en 2016) situé sur la côte de la mer Adriatique.
Le président de la République Borut Pahor a exprimé alors sa préférence pour des élections anticipées, et a fixé la date du prochain scrutin législatif au 3 juin prochain, jour où 1,7 million de Slovènes sont appelés aux urnes pour désigner les 90 membres du Drzavni Zbor .
Selon la dernière enquête d’opinion, rapporté par une note de la fondation Schuman, le Parti démocrate (SDS) de l’ancien chef du gouvernement (2004-2008 et 2012-2013) Janez Jansa devrait arriver en tête des élections avec 13,5% des suffrages, suivi de près par la Liste Marjan Sarec (LMS), qui obtiendrait 13,3% des voix mais qui est en recul dans les sondages. Les Sociaux-démocrates (SD) de Dejan Zidan prendraient la troisième place avec 8,5% des suffrages et le Parti moderne du centre (SMC) du Premier ministre sortant Miro Cerar recueillerait 4,1% des voix, soit juste au-dessus du seuil de 4% qui permet d’avoir des élus à l’Assemblée nationale.
Miro Cerar qualifie son Parti moderne du centre de « formation social-libérale de centre-gauche ». Il s’appuie sur son bilan à la tête du pays pour sa campagne électorale. L’an passé, la Slovénie a enregistré une croissance du PIB de 4%, soit l’un des taux les plus élevés de l’Union européenne. La croissance devrait rester à peu près à ce niveau en 2018 selon les prévisions des économistes. De même, pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 1991, le pays a connu un excèdent budgétaire. Enfin, le taux de chômage, qui s’élève à 6,4%, est également le plus faible jamais enregistré depuis 2009. Il compte aujourd’hui 36 députés
Marjan Sarec, candidat malheureux à l’élection présidentielle, postule à la fonction de Premier ministre, avec son parti (LMS), créé en mai 2014. Dans un pays ou la défiance à l’égard des responsables politiques est croissante, et habitué à accorder sa confiance à de nouveaux venus sur la scène politique lors des élections législatives (Zoran Jankovic en 2011, Miro Cerar en 2014), Marjan Sarec pense avoir sa chance.
La Slovénie compte de nombreux partis positionnés à gauche sur l’échiquier politique. Les Sociaux-démocrates (SD) ont décidé de centrer leur campagne électorale sur les inégalités, et autour du développement d’un système de santé efficace, en effectuant un léger virage sur leur gauche. Il a aujourd’hui 6 députés
Le Parti démocratique des retraités (DeSUS) dirigé par le ministre sortant des Affaires étrangères Karl Erjavec, se positionne au centre-gauche sur l’échiquier politique ; il défend le droit de chaque retraité qui a travaillé durant 40 années de recevoir au moins 1 000 € de retraite. Il a aujourd’hui 10 sièges.
Le Parti démocrate (SDS), parti libéral dirigé par l’ancien chef du gouvernement (2004-2008 et 2012- 2013) Janez Jansa, a longtemps dominé la droite slovène. Le parti considère que les précédentes élections législatives de 2014, ou il était le grand favori, lui ont été volées, son dirigeant Janez Jansa ayant été condamné à 2 ans de prison ferme pour corruption. Il compte aujourd’hui 21 sièges. Le parti dispose d’un important réseau local, et est en course pour la place de premier parti du pays. Il défend la famille et ce qu’il appelle le « patriotisme positif » qui consiste surtout à s’opposer à l’accueil de réfugiés.
La Slovénie possède un Parlement bicaméral. Sa chambre basse, le Drzavni Zbor (Assemblée nationale), compte 90 membres, élus tous les 4 ans au scrutin proportionnel. La Constitution garantit un siège aux deux minorités (italienne et hongroise) reconnues dans le pays. Le Drzavni Svet (Conseil national), chambre haute, est désigné tous les 5 ans au suffrage indirect et comprend 40 membres : 18 représentants des secteurs professionnels et socio-économiques (4 pour les employeurs, 4 pour les salariés, 4 pour les agriculteurs, les petits entrepreneurs et les travailleurs indépendants et 6 pour les organisations à but non-lucratif) et 22 personnes représentant les intérêts locaux. Le rôle du Conseil national est uniquement consultatif.
Les élections législatives ont lieu, en Slovénie, au système proportionnel et le vote est préférentiel (l’électeur peut indiquer ses préférences en classant les candidats de la liste). Une première répartition des sièges se fait au niveau des circonscriptions et les sièges restants le sont à l’échelon national
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