La question de la démocratie est aujourd’hui une question essentielle de la vie politique. Chacun mesure les limites de notre démocratie représentative, mais elle est pourtant irremplaçable. Comment faire avancer cette question ?
Je soumets à votre réflexion quatre petits ouvrages publiés par la République des idées (Edition du seuil), qui portent sur des champs ou justement notre démocratie est bousculée : la corruption, la mondialisation, l’écologie, internet
Une démocratie corruptible : Arrangements, favoritisme et conflits d'intérêt par Pierre Lascoumes. Pourquoi corruption et démocratie font-elles si bon ménage ? Pourquoi les citoyens continuent-ils d'accorder leur confiance à des acteurs politiques condamnés pour abus de fonction ? Tout se passe comme si la corruption était perçue à la fois comme un scandale et une fatalité. Avec une rigueur implacable, Pierre Lascoumes explore la « zone grise » de notre démocratie et donne des clés pour comprendre la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions
Vers une démocratie écologique : Le citoyen, le savant et le politique par Dominique Bourg et Kerry Whiteside. Les dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir et la survie de l’humanité. Or l’urgence de la situation ne débouche pas sur des décisions fermes et concrètes. Jusqu’à quand ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet attentisme s’explique d’abord par une inaptitude politique : la démocratie représentative n’est pas en mesure de répondre aux problèmes écologiques contemporains. Ce livre propose des solutions, tant institutionnelles que délibératives, pour relever le défi et refonder notre sens du bien commun. Sauvegarder la biosphère exige de repenser la démocratie elle-même.
La démocratie-monde par Pascal Lamy. En Amérique latine, en Afrique, en Asie, on m’interroge sur l’avenir de l’Europe. Avant, je répondais avec assurance. Mais depuis quelque temps, je suis moins sûr. Le projet européen n’a pourtant jamais été aussi pertinent. Pour les Européens eux-mêmes, mais aussi pour le reste du monde. Car ce qui s’y invente depuis plus de cinquante ans, c’est aussi ce dont le monde a tant besoin aujourd’hui : un pouvoir démocratique à la hauteur des enjeux gigantesques auxquels nos sociétés sont confrontées et que les États seuls ne peuvent plus porter. Il nous faut partir aujourd’hui – j’en ai la conviction – à la recherche d’une nouvelle gouvernance mondiale, capable de conjuguer l’efficacité que les États n’ont plus et la légitimité que les organisations internatio-nales n’ont pas encore. Cette nouvelle gouvernance, c’est ce que j’appelle la démocratie alternationale.
La démocratie Internet par Dominique Cardon | Internet ne permet pas seulement de communiquer davantage ; il élargit formidablement l’espace public et transforme la nature même de la démocratie. Avant de la célébrer ou de la dénigrer, il faut penser la révolution numérique.
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