Oct 08

Face à la crise financière que proposons-nous ?

D’ABORD, IL NE FAUT PAS SE TROMPER DE DIAGNOSTIC : Le gouvernement et Nicolas Sarkozy ont longtemps nié l’évidence… « Les mouvements de marché ne sauront affectés durablement la croissance de notre économie qui est robuste » ! ou « Je pense qu’on a le gros de la crise derrière nous » déclarait le 20 août Christine Lagarde.

LES RACINES DU MAL SONT PROFONDES ET DURABLES : citons en quelques unes :

– Une exigence par les fonds de placement de taux de rendement de 15 à 20% qui n’ont le plus souvent rien à voir avec la réalité économique et qui mène à la catastrophe.

– Des produits financiers inadaptés pour « se couvrir » contre les risque de change ou la fluctuation des cours des matières premières.

– Des transactions réelles, celles qui concernent les biens et services, qui ne représentent que 2,7% des transactions monétaires de la planète…

– La possibilité de masquer les actifs médiocres dans les titres (la « titrisation ») mis en circulation. C’est l’origine de la crise des « subprimes », où ont été masqués les crédits immobiliers accordés à des clients américains insolvables.

– La vente à découvert, qui permet de vendre des biens que l’on ne possède pas, dans un but purement spéculatif. –

PLUSIEURS PROPOSITIONS peuvent être faites pour tenter d’y remédier :

1. Ne plus croire à l’auto-discipline ni à l’auto-régulation des opérateurs bancaires ou financiers. Pour une bonne raison, cela fait des années qu’on nous le promet et cela n’a pas été fait.

2. Faire un budget de relance, développant la croissance « verte » , c’est-à-dire les économies d’énergie et les énergies renouvelables. Cela ferait travailler les PME non délocalisables. C’est le contraire de ce que fait le gouvernement qui diminue les crédits de logement et des transports collectifs.

3. Soutenir d’urgence les PME, qui vont être les plus touchés par la crise, en leur réservant des règles et critères spécifiques et en mettant en place une banque qui leur serait consacrée, adossée à la Caisse des dépôts et consignations.

4. Baisser l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis.

5. Mettre en place au niveau de la zone euro une régulation financière (d’urgence et pas dans plusieurs mois).

6. Essayer d’obtenir au niveau mondial une véritable transparence sur les « hedge funds » (fonds d’investissements peu réglementés ayant un comportement de spéculateur, réservé d’abord aux plus riches et pour lesquels seule la plus value compte et par tous les moyens) et les mouvements de capitaux.

7. Lutter enfin contre les paradis fiscaux, au moins au niveau européen.

8. Essayer d’obtenir une suspension des « ventes à terme » (vente d’un titre à une échéance donnée, sans en disposer, espérant que son prix baisse et qu’on pourra le racheter moins cher pour le livrer. Si plusieurs opérateurs font ce pari sur un même titre, ils provoquent la baisse attendue), au moins au niveau européen

9. Mettre en place un Interpol financier à l’échelon mondial, pour enquêter sur les abus de marché et la fraude financière et ainsi faire payer les responsables et pas les contribuables.

10. Empêcher aux banques de contourner la réglementation et la renforcer, pour que les sommes qu’elles engagent ne soient pas très nettement supérieures à leurs fonds propres.

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