La Commission vient de présenter un paquet de mesures destiné à mieux concilier travail et vie privée. Au coeur du paquet, deux propositions de directives qui seront soumises à l’approbation du Parlement européen et du Conseil.
La première vise à allonger la durée minimale de congé maternité à 18 semaines (contre 14 actuellement) et à le rendre plus attractif (en préconisant notamment de verser aux femmes concernées 100% de leur salaire). Dès son annonce, ce projet a suscité des critiques: la ministre allemande de la Famille Ursula von der Leyen a ainsi jugé qu’il risque d’augmenter « les handicaps pour les jeunes femmes qui cherchent un emploi » en augmentant les « risques financiers pour [leurs] employeurs ».
La seconde proposition vise à améliorer la situation des femmes exerçant une activité indépendante: il s’agit de baisser les obstacles les décourageant d’exercer un travail indépendant, en augmentant leurs droits sur une base volontaire (notamment en matière de congé maternité et d’affiliation à un régime de sécurité sociale).
1 Commentaire
Ce sont aussi les mentalités aussi qu’il faudrait changer ; et cela ne peut se faire uniquement en légiférant.
Un exemple: quand une femme a eu 3 enfants et n’a cependant jamais cessé de travailler (je sais de quoi je parle…), on pourrait penser que le monde professionnel en conclut que pour elle travailler est nécessaire et/ou représente une solide vocation. Donc on pourrait imaginer que, pour ces femmes-là, on prévoit de possibles évolutions de carrière spécifiques après – disons – 40/45 ans (allonger la durée du congé de maternité me paraît, de ce point de vue, un peu secondaire).
Eh bien non, pratiquement pas.
Regardons autour de nous, dans la fonction publique par exemple : très peu de femmes ayant eu 3 enfants se retrouvent à un poste de responsabilité.
Pourquoi ? Ont-elles démérité ?
Ne serait-ce pas plutôt parfois…le contraire ?
Car il faut, pour élever à la fois des enfants et travailler, au minimum des qualités de pragmatisme et d’organisation. En plus certaines de ces femmes sont diplômées, voire très diplômées. Mais voilà : entre en gros 25 -35 ans elles n’ont pas tout misé sur la carrière ! Et heureusement pour la société, d’ailleurs, que certaines femmes prennent cette décision ! (risquons une évidence mais qu’on a peut-être tendance à oublier : une société se renouvelle parce que… des enfants naissent)
Donc il faut changer au moins un peu les mentalités. Trop de jeunes femmes passionnées par leur travail, et lucides sur le fonctionnement du monde professionnel, font une croix partielle ou totale sur leurs aspirations à la maternité. Lesquelles n’ont rien de contradictoire, pourtant avec une carrière professionnelle de qualité, moyennant quelques aménagements.
Plus généralement en France les carrières se décident à mon avis trop tôt. Il y a – je change un peu de sujet – des jeunes qui ne sont pas prêts, pour des raisons diverses, à s’investir dans les études, les concours et la vie professionnelle en général lorsqu’ils ont 20 ans ; mais ils y sont prêts en revanche un peu plus tard. Or en France c’est vite trop tard !!! D’où désenchantement et gâchis de compétence, parfois