Les quatre erreurs de politique économique de la droite

Dans un récent article de Libération , Olivier Ferrand président de Terra Nova revient sur les quatre erreurs de la droite en économie

1 – Des réticences à la relance budgétaire. Les gouvernements conservateurs sont hésitants, pour des raisons d'orthodoxie. L'Allemagne annonce un plan de 0,6 % du PIB alors que la Commission invite les gouvernements à accroître leurs efforts à 1,5 % du PIB. Les sociaux-démocrates, eux, s'engagent dans des relances énergiques. Notamment Gordon Brown, et sa situation fiscale le permet .

2 – La politique de compétitivité-prix est une erreur économique : elle prétend concurrencer les pays émergents sur les prix – une stratégie vouée à l'échec. C'est aussi une erreur politique : paupériser sa population pour la rendre compétitive avec les ouvriers chinois ne saurait être un projet de société ! C'est une politique de dumping constitutive d'une «sortie par le bas» dans la compétition mondiale. La bonne politique à mener est une politique de compétitivité-qualité, centrée sur l'économie de la connaissance.

3 – Une politique européenne trop exclusivement axée sur la libéralisation. Depuis l'Acte unique de 1984, l'Union se concentre sur la libéralisation des marchés. Cette politique, si elle a des effets positifs sur l'innovation, relève avant tout d'une logique de compétitivité-prix : elle vise à soutenir la croissance par une concurrence accrue, génératrice de baisse des prix à la consommation. Le programme européen de libéralisation a été en partie efficace. Mais il a atteint une bonne part de ses objectifs.

4 – La tentation protectionniste. La proposition de Nicolas Sarkozy de ré instaurer un protectionnisme tarifaire aux frontières de l'Union (la «préférence communautaire») est viciée. Elle relève encore d'une logique de compétitivité-prix, et ce n'est pas avec quelques points de droits de douane supplémentaires que l'on compensera le différentiel de coûts avec les pays émergents. Et elle est à contre-courant de nos intérêts qui sont offensifs : nous devons investir de l'énergie politique dans l'ouverture des marchés étrangers, et non dans la fermeture du marché européen.

Pour renouer avec la croissance, les politiques conservatrices sont en échec. Il faut des politiques progressistes. La croissance, c'est une idée de gauche.Je crains que 2009 nous montre la véracité de ce diagnostic ! 

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