En janvier , les partenaires sociaux ont convenu à l’unanimité d’un accord national interprofessionnel entre l’ensemble des acteurs responsables de la formation professionnelle. Face au problème constant de la formation professionnelle depuis quarante ans, le faible accès des personnes peu qualifiées qui en ont pourtant le plus besoin, les partenaires sociaux se sont donnés pour la première fois des objectifs chiffrés ambitieux et les moyens financiers de les atteindre à travers la création d’un fonds de sécurisation des parcours professionnels.
Le projet de loi présenté par le Gouvernement, censé traduire l’accord du 7 janvier 2009, n’est pas à la hauteur de cette ambition. Le texte passe à côté d’éléments essentiels de la réforme, tels que la mise en place d’un droit à la formation différée et d’un service public d’orientation, pourtant abondamment expertisés depuis deux ans. Sur le droit à la formation différée, le Gouvernement ne fait rien et sur l’orientation, il renonce à organiser le maquis existant et se contente de labelliser certains organismes.
La principale innovation de l’accord, le fonds de sécurisation, risque d’être compromise par des modalités de fonctionnement opaques et d’une très grande complexité.
Enfin, alors que la légitimité des régions est reconnue par tous les acteurs, le Gouvernement se lance dans une recentralisation à contre-courant qui aboutira à diluer les responsabilités.
Une véritable stratégie d’accès à la formation continue des personnes peu qualifiées, est décisive pour alimenter notre croissance future et les perspectives de promotion sociale données à chacun tout au long de sa vie. Elle passe par :
– un véritable service public de l’orientation, qui pourrait être organisé autour de Pôle emploi et des FONGECIF ;
– un financement garanti de formations longues et qualifiantes ;
– des engagements précis des entreprises et des branches professionnelles de recruter et de promouvoir les personnes qui ont fait le choix d’investir dans leur formation.
Pour aller plus loin ,voir la note de Terra Nova
Voir aussi la note de L'INSEE sur les conditions de formation des salariés
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