Juin 14

L’action économique de la Région Haute Normandie dans le peloton de tête des régions françaises

À l’aube du mandat des régions qui s’ouvre, Sémaphores, un cabinet de conseil en développement économique du Groupe ALPHA (1 240 collaborateurs), spécialisé dans les relations sociales et le développement local, a dressé un état des lieux de l’action économique des Régions sur la période 2006-2009.

Dans ce classement la Haute Normandie se classe dans le peloton de tête des trois premières régions avec l’Alsace et Rhône Alpes .Le diagnostic est clair : la politique mise en œuvre est « l’une des plus cohérentes et puissantes des régions Françaises »

Sémaphores insiste, comme je l'ai toujours fait, sur l'importance d'une action pour un développement endogène plutôt que fondée sur des implantations exogènes. Il met l'accent sur la cohérence de la démarche ce qui ne signifie pas la spécialisation.Il pose avec raison la question du soutien à une économie résidentielle.

Ayant conduit sur cette période, l’action économique de la Région, sous la direction d’Alain Le Vern, je ne résiste pas au plaisir de vous présenter ce diagnostic.  Téléchargement Observatoire action économique régionale

Les critères suivants sont pris en compte de façon équivalente :

1. Développement des filières

2. Appui au développement des entreprises

3. Soutien à la création et reprise-transmission d’entreprise

4. Politique d’emplois et de compétences

5. Soutien à l’innovation

6. Attractivité territoriale (au plan marketing et immobilier)

7. Économie sociale et solidaire

8. Prise en compte des enjeux environnementaux

9. Actions face à la crise

10. Note globale : caractère offensif ou défensif de l’action entreprise par la région.

Ces critères ont été notés de un (minimum) à six (maximum) et leur moyenne arithmétique rassemblée dans la note globale. Mais ont aussi été privilégiés dans les notations multicritères :

• l’originalité des actions mises en place

• la largeur de la panoplie déployée,

• sa cohérence en regard de la situation et des besoins régionaux,

• l’expression d’un choix, d’une vision, d’une philosophie du développement économique local,

• la force de frappe des dispositifs et le volontarisme dans leur diffusion

• la capacité des régions à sortir de la simple duplication des dispositifs nationaux.

Ceci dit, on observe clairement quelques groupes de régions et en tête de classement (de 4,6 à 4,35), un trio de régions riches, ayant pris le développement économique à bras-le-corps : Rhône-Alpes, Alsace, Haute-Normandie. Ces régions en haut du classement (Alsace, Haute-Normandie, Rhône-Alpes…), bénéficiant d’une avance par la création préalable d’outils forts, ont conservé, sur l’ensemble du mandat, un fort avantage dans la cohérence comme dans la puissance de leur action, tandis que d’autres, dans le même temps, devaient en passer par une phase de mise en place plus ou moins longue.

Dans ce classement (P25 du rapport), la HAUTE-NORMANDIE (avec une note globale : 4,35) se caractérise par « une logique de projets d’entreprises plutôt que de guichets cloisonnés, des choix marqués en faveur de filières et d’actions orientées vers l’emploi et la R & D ». Ces choix fondateurs s’expriment, d’abord, dans un pari sur une méthode : privilégier une logique d’accompagnement de projet (pris dans sa globalité), plutôt qu’une logique de guichet (distribution d’aides spécifiques sur critères analysés isolément).

Sur cette base séduisante, la Région a défini des priorités tout aussi affirmées :

• coopération avec les régions frontalières ou partenaires au plan européen,

• attractivité, notamment en structurant les capacités d’accueil, y compris foncières et immobilières (avec un fort travail sur les friches),

• mise en réseau des entreprises,

• appui direct à la création d’entreprises (diagnostic de projet offert),

• aide à l’exportation,

• développement des filières (au-delà des trois pôles de compétitivité),

• aide à l’emploi : recrutement et adaptation des compétences,

• développement de réseaux de recherche, permettant la mutualisation de moyens, l’encouragement des chercheurs et le déploiement d’un volet transfert de technologies.

Un accent particulier a été porté sur la mise en cohérence des différentes actions ; par exemple, intégration de la dimension filières d’excellence dans la politique foncière d’appui aux parcs d’activité. L’arrivée de la crise a occasionné une mise en tension accrue des dispositifs existants, notamment en direction de la filière automobile. En revanche, l’action environnementale, bien qu’en progression, reste un dilemme dans une région d’industries traditionnelles dominantes.

Au total, la politique ainsi dessinée est « l’une des plus cohérentes et puissantes des régions françaises, avec un accent peut-être à renforcer dans l’approche directe des entreprises, avant formulation de leur projet. »

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