Baisse des recettes, augmentation des dépenses, et, oh surprise, le déficit atteint des sommets !

“Entre 2000 et 2009, le budget général de l’État aurait perdu entre 101,2 milliards d’euros (5,3 % de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de PIB) de recettes fiscales”, selon Gilles Carrez, le rapporteur général (UMP) du budget à l’Assemblée nationale. C’est du moins ce qu’il affirme dans un rapport préalable au débat d’orientation des finances publiques à l’Assemblée Nationale.

Il souligne qu’“environ les deux tiers” de cette “perte” sont “dus au coût net des mesures nouvelles – les “baisses d’impôts” – et le tiers restant à des transferts de recettes aux autres administrations publiques – sécurité sociale et collectivités territoriales principalement”. Les baisses d’impôt sur le revenu représenteraient “environ la moitié des diminutions d’impôts d’État entre 2000 et 2009″ et leur impact sur le budget général de l’État en 2009 “serait compris entre 33 milliards d’euros et 41,5 milliards d’euros (soit entre 1,7% et 2,2 % de PIB)”.

Les baisses d’impôt sur les sociétés auraient coûté de l’ordre de 10 milliards d’euros sur le budget général de l’État en 2009, soit 0,5 % de PIB.

Le rapporteur du budget (UMP) tient bien sur à souligner que c’est lorsque la gauche était au gouvernement que les baisses d’impôt ont été les plus fortes : “le rythme des allègements d’impôts a été nettement plus élevé entre 2000 et 2002 – 0,59 % de PIB de diminution de prélèvements par an en moyenne contre 0,36 % entre 2003 et 2009″, indique-t-il. PIB». Il oublie simplement de préciser que la conjoncture n’était pas la même sur ces deux périodes et que la croissance était au rendez vous en 2000 !

Il ajoute surtout que “la baisse des prélèvements obligatoires n’a pas été compensée par des économies sur la dépense”.

Par exemple encore : 4,5 milliards d'euros : c'est le coût d'une des mesures économiques phares du gouvernement actuel avec la détaxation des heures supplémentaires. On ne dira jamais assez à quel point cette détaxation des heures sup' représente un gaspillage d'argent public.

Grâce à elle, en effet, le nombre d'heures supplémentaires annuelles a progressé (avant que se déclenche la crise) d'environ 150 millions par an, passant de 580 à 730 : soit l'équivalent de 90 000 emplois à temps plein. Non seulement ces 90 000 emplois n'ont pas été créés, mais, en outre, pour faire travailler ceux qui effectuaient ces heures supplémentaires, il a fallu que la collectivité renonce à 4,5 milliards d'euros de recettes, soit un coût public horaire de … 31 euros de l'heure. C'est sans doute le plus grand gâchis budgétaire que l'idéologie du « travailler plus pour gagner plus » n'ait jamais produit.

Comme je le disais ici, la rigueur c’est d’abord de bien évaluer ses recettes et ses dépenses, de les ajuster, et ne pas gérer les unes et les autres indépendamment

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