François Hollande a décidé de faire de la jeunesse un axe fort de sa campagne. Mais la jeunesse est une transition, et elle n’est pas la même selon d’où l’on vient. C’est une catégorie d’âge qui est loin d’être homogène, selon l’âge, l’origine sociale, le lieu où l’on vit, l’origine ethnique, le sexe… !
Dès lors les politiques publiques doivent à la fois s’adresser aux jeunes, mais intégrer aussi leurs différences. La réflexion sur la jeunesse est sans doute insuffisante, et je veux ici renvoyer à quelques réflexions politiques récentes. Pour moi le fait que 20% d’une classe d’âge, sortent du système éducatif initial, sans les bases indispensables à l’exercice d’un métier quel qu’il soit reste le handicap essentiel car durable.
D’abord Monique Dagneau dans une note pour Télos s’interroge sur la « séduction Le Pen ? S’Il n’y a pas à proprement parler de vote jeune car les options des uns et des autres diffèrent sensiblement selon l’appréciation qu’ils portent sur leur avenir, leur situation les met plus souvent dans une situation de contestation, mais la défiance est particulièrement nette chez les non-diplômés et les détenteurs d’un diplôme en-dessous du bac ; elle touche ainsi les jeunes ouvriers et les catégories à faibles revenus.
Dans une autre note pour Télos, Olivier Galland s’interroge : « Hollande apporte-t-il les bonnes réponses ? ». Il passe en revue les trois mesures phares de son programme: le contrat de génération qui vise à lier l’embauche d’un jeune au maintien dans l’emploi d’un senior en exonérant de charges sociales ces emplois, les « emplois d’avenir » dans les associations ou le secteur public et l’embauche de 60 000 enseignants.
Pour Thomas Chevandier dans son essai « Être jeune en France en 2012 » pour la Fondation Jean Jaurès, « Le système français pour amener les jeunes à l’autonomie ne semble pas adapté à la réalité » ; Pour lui les conditions de vie des jeunes n’ont cessé, ces dernières années, de se détériorer pour trois raisons majeures : la dégradation de l’emploi des jeunes et de leurs conditions d’insertion, un accès difficile à la santé et la hausse des prix de l’immobilier avec un manque de logements pour étudiants. Il dénonce l’action de la droite au pouvoir depuis dix ans et démontre que des marges de manœuvre existent pour un prochain gouvernement . Téléchargement Etre jeune en France en 2012
Enfin notons qu’une soixantaine d'organisations ont lancé un appel pour un « big bang des politiques de la jeunesse »« Refonder la politique de l'emploi et du travail » menée en faveur des jeunes, « pour que le chômage de masse et la précarité n'apparaissent pas comme une fatalité ». Les signataires de cet appel, parmi lesquels figurent notamment l'UNML, la Fnars et la JOC, veulent garantir aux jeunes l'accès à un emploi et à des conditions de travail « formatrices et décentes ». Soulignant l'importance du respect du « droit commun (statut du contrat, temps de travail et rémunération) », ils estiment qu'une véritable politique en faveur de l'emploi des jeunes « doit reposer sur une mobilisation de l'ensemble des employeurs du secteur marchand et non marchand».
Enfin dans une note de Terra Nova, Guillaume Macher et François de Singly aborde la question trop souvent oubliée de l’adolescence et formulent une série de propositions destinées à aider tous les adolescents à acquérir l'autonomie, l'indépendance et les responsabilités qui caractérisent l'âge adulte, à travers une réflexion sur l'âge de la majorité, l'expression par l'adolescent de sa singularité, l'accompagnement de sa mobilité, la formation aux nouvelles technologies, la nécessité de l'expérience.
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