François Hollande a gagné parce qu'il a su construire un large rassemblement autour de sa candidature. Il faut maintenant construire une majorité au parlement pour soutenir la politique sur laquelle il s'est engagé devant les Français. Il faut donc continuer à rassembler tous ceux qui, dans leur diversité, ont contribué à ce changement
Le parti socialiste a conclu un accord avec le parti des verts, leur réservant ainsi plus de 60 circonscriptions. C'est dans son principe compréhensible si on veut que ce courant de pensée soit présent à l'assemblée nationale ce que ne permet pas le scrutin majoritaire, même s'il faut reconnaitre que cette méthode peut conduire des électeurs socialistes à s'éloigner pour ne pas faire un choix qui n'est pas le leur. La méthode choisie par la direction du parti socialiste est plus discutable : décision d'en haut sans concertation avec le terrain alors qu'un tel choix implique négociation et explication. De même le choix du nombre de circonscriptions (plus de 60) peut surprendre alors qu'Eva Joly n'a fait que 2,3 %. Soit, c'est fait, il faut faire avec, même si je comprends les réticences qui se manifestent ici ou là!
Mais là où je ne comprends plus c'est la fermeture sectaire qui se manifeste tant à l'égard de François Bayrou que de Jean Luc Mélenchon, qui ont fait respectivement 9,13% et 11,10%: l'un comme l'autre ont largement contribué à la victoire de François Hollande par leur prise de position entre les deux tours, et les reports de voix qui s'étaient portés sur leur candidature ont été plus que significatifs. Sur les 7.250.000 voix qu'ils ont obtenues, on peut estimer que prés de 4 millions d'entre elles se sont reportées sur François Hollande (sur les 18 millions qu'il a obtenus). Ils l'ont fait dans des formes qui leur appartiennent mais sans ambiguïté. L'UMP est d'ailleurs claire sur sa volonté de les battre aux législatives. Pourquoi alors leur opposer un candidat dans la circonscription où ils se présentent?
Quelle stupidité, quelle intolérance, quelle inélégance, de refuser l'élection des porte paroles de deux courants de pensée qui ont largement contribué à l'élection de François Hollande, en présentant des candidats contre eux. Alors que le nouveau gouvernement veut légitimement introduire une dose de proportionnelle, la direction du Parti Socialiste avait la, l'occasion de montrer clairement sa volonté de faire vivre le pluralisme républicain, sans hégémonisme, sans contrepartie. Elle n'a pas saisi cette occasion, nous risquons de le payer cher plus tard, s'ils ne devaient pas être élus, quels que soient les désaccords que l'on puisse avoir avec eux. Ceci, sans compter les réactions que peuvent avoir leurs électeurs dans les circonscriptions ou le rassemblement de tous sera nécessaire pour gagner aux législatives.
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