Aux élections législatives aux Pays-Bas, des candidats eurosceptiques et un résultat très incertain

ImagesLe 12 septembre, les Néerlandais sont invités de manière anticipée à élire les 150 membres de la Tweede Kamer (Chambre des Etats Généraux). La coalition gouvernementale sortante (VVD, CDA et SGP), minoritaire, est tombée sur la question du budget 2013. La campagne des élections législatives néerlandaises a pris un tournant décisif, avec un résultat très incertain mais ses conséquences pourraient s'avérer problématiques pour l'Union européenne.

L'Union sait qu'elle sera dans le collimateur du gagnant, quel qu'il soit. Le libéral Mark Rutte, Premier ministre sortant, a tenu un discours d'une fermeté toute nouvelle vis-à-vis des Etats qui ne se conformeraient pas à leurs obligations budgétaires : "Je ne donnerai pas un centime de plus pour la Grèce", a-t-il déclaré.

Les autres candidats au poste se sont montrés tout aussi stricts. Pendant que le travailliste Diederik Samson promettait de renégocier le pacte budgétaire pourtant en voie de ratification, le candidat socialiste Emile Roemer assurait qu'il serait, à Bruxelles, un "empêcheur de tourner en rond" et qu'il ne chercherait pas à ramener le déficit public en dessous de 3% avant 2015. L'euroscepticisme est donc bel et bien devenu dominant dans le discours politique néerlandais, banalisant presque les propositions du chef de file des nationalistes, Geert Wilders et sa volonté de quitter la zone euro.

Les Pays-Bas, pourtant notés AAA, sont entrés en récession ; les partis populistes (SP à gauche et PVV à droite) tentent d'en profiter en mettant en cause les principaux partis et l'Union européenne. Le mode de scrutin (proportionnelle intégrale) favorise l'existence et la représentation d'un grand nombre de partis et rend difficile la constitution de majorités gouvernementales claires et solides.

L'institut Maurice de Hond crédite les socialistes (SP) de 24 sièges, les libéraux (VVD) de 35, le Parti de la liberté (PVV) de 18, le centre gauche (D66) de 14, les travaillistes (PvdA) de 30 et les chrétiens-démocrates (CDA) de 16. Le paysage politique du royaume est de plus en plus instable .

Cette note de Corinne Deloy pour la Fondation Robert Schuman fait le point sur ces novelles élections.

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