En 2011, la facture énergétique de la France a battu un record, en atteignant 61,4 Mds€, ce qui représente 88 % de son déficit commercial. Si la France exporte de l’électricité, elle importe en revanche massivement pétrole et gaz. Cette situation n’est pas seulement coûteuse d’un point de vue économique ; elle génère aussi une dépendance à l’égard de nos principaux fournisseurs.
Ainsi, pour le pétrole, la production française représente aujourd’hui 1,1 % de la consommation nationale, ce qui génère une facture de 50 Mds € (2011). La Russie est notre premier fournisseur en pétrole brut devant le Kazakhstan et l’Arabie saoudite.
La dépendance de la France est également presque totale s’agissant du gaz. Dans les années 1970, la France produisait un tiers de sa consommation de gaz. Aujourd’hui, elle produit 1,4 % du gaz consommé et paie une facture de 11,5 Mds€ d’importations (2011). Nos principaux fournisseurs de gaz sont la Norvège (34 %), les Pays-Bas, la Russie et l’Algérie.
Dans ce contexte, comment ne pas s’intéresser, au moins au titre de la recherche, aux éventuelles ressources de notre sous-sol national, outre-mer (Guyane) ou en métropole ? La fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste est interdite depuis juillet 2011 en raison de son impact sur l'environnement. Cette technique a déjà beaucoup évolué depuis lors. Une technique alternative opérationnelle existe : il s’agit de la fracturation au propane, qui mériterait un plus ample examen. D’autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d’aboutir à des applications d’ici une dizaine d’années.
Le rapport Gallois notait que « Dans la plupart des scenarii de transition énergétique, la part du gaz augmente ou ne se réduit pas à moyen terme. Nous plaidons pour que la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie (5éme proposition). La France pourrait d’ailleurs prendre l’initiative de proposer avec l’Allemagne à ses partenaires européens un programme sur ce sujet. »
L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), qui regroupe des élus de l'Assemblée nationale et du Sénat, a décidé à l'unanimité de mener une étude de faisabilité, comme le fait l'Allemagne, sur ces " techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste » après un premier rapport de faisabilité.
Attention il ne s’agit ni de revenir sur la loi de 2011, ni d’abandonner le nécessaire développement des énergies renouvelables, mais d’explorer toutes les voies du mix énergétique, les possibilités d’une exploitation compétitive et respectueuse de l’environnement ; un aspect indispensable dans le débat national sur l’énergie qui s’engage
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