Comme l’a rappelé le Président de la République, juste après les douloureuses élections européennes : “la priorité c’est la croissance, c’est l’emploi, c’est l’investissement “.
Cette priorité je la partage, et c’est aussi une raison pour laquelle je pense que les orientations actuelles de la réforme territoriale ne sont pas satisfaisantes.
En agitant des perspectives non construites par les territoires, non partagées , de fusion , regroupement, rapprochement , on crée de la paralysie , de l’incertitude qui bloquent l’investissement, qui paralysent les projets, alors même que l’investissement des collectivités locales constitue une part essentielle de l’investissement public.
Pas de démarche contractuelle possible pour conforter les projets lorsqu’on ignore tout de son avenir, de son périmètre d’action, de ses compétences à venir. Quels projets construire quand on ne sait pas ce que l’on sera dans deux ans ?
Pas de prévisions financières possibles dans cette même incertitude !
Tout ceux qui connaissent ces questions savent que tout rapprochement de structures publiques comparables ne peut se faire que par alignement, par le haut, des rémunérations des personnels, que par élargissement des politiques existantes sur les territoires qui se rapprochent, à tous ceux qui n’en bénéficiaient pas. Elles sont toujours coûteuses en fonctionnement à court ou moyen terme, et donc dommageables pour l’investissement.
Comment André Vallini, charge de cette réforme peut il oser affirmer que l’état, en supprimant les départements et en fusionnant les régions, créera 12 à 25 milliards d’économies, alors qu’en plus, on ne connaît pas les contours de la réforme!
Comment dans le pays d’Europe le plus étendu, réduire à 11 régions quand l’Allemagne en a 16 et l’Espagne 17? On s’indignera après des déserts sanitaires, scolaires, postaux…
Incertitudes sur la capacité à agir, craintes accrues sur la capacité à financer, ne sont pas propices à l’investissement, au développement des projets !
Faut-il pour autant ne rien faire ? Non, bien sur !
La priorité doit être donnée a La simplification ; c’est urgent en clarifiant les compétences, en indiquant clairement les compétences des régions et des départements, par suppression de la clause générale !
Les rapprochements peuvent être efficaces s’ils sont portés par les acteurs du territoire : pas de rapprochements imposés ou non partagés, mais des rapprochements encouragés comme cela l’avait été fait avec efficacité il y a quelques années pour l’intercommunalité avec la loi Chevènement!
Enfin après les résultats des élections européennes que l’on connaît, n’est il pas temps de consolider les points de repères qui existent encore pour nos concitoyens dans les territoires, plutôt que de les déconstruire sans savoir ou l’on va, de réduire encore un peu plus la proximité, qui rassure !
À force de vouloir tout, on ne fait souvent rien ! La politique des petits pas est souvent plus efficace que le “grand soir”! Il est urgent de mettre en mouvement les collectivités pour l’emploi, plutôt que de les paralyser en leur bouchant l’horizon !
2 Commentaires
Bravo Dominique, bonne analyse!
Pour ma part, je ne souhaite pas voir supprimer les départements, mais plutôt supprimer les conseillers généraux; cela ferait déjà une bonne économie; et puis, pendant qu’on parle d’économie, on pourrait aussi décider qu’un député par département suffit à l’assemblée et qu’un sénateur par région suffit aussi; et puis, on pourrait aussi se pencher sur les indemnités et avantages scandaleux de tous ces gens tellement loin de nos réalités quotidiennes de citoyen lambda! Un élu au SMIG comprendrait peut-être mieux! Allez, tu vas encore me dire que j’exagère! Amicalement.
Dominique, je partage ton avis, tout ceci est très anxiogène pour tous, pour les citoyens, pour les politiques qui doivent mettre en place les politiques publiques pour construire l’avenir. Du coup, l’action publique s’en trouve paralysée en l’attente de, freine les projets et l’investissement, inertie relayée notamment par les médias, cela fait boule de neige et cela fait grimper peu à peu l’extreme droite. Les objectifs de la réforme doivent être clairement affichés et partagés et ne pas faire croire qu’une réforme à la hussarde sans travail de fond sur le projet commun dans des délais aussi courts, de concertation fera faire autant d’économies à court terme. Sur le fond je suis pour la réforme, mais il faut y travailler plus, quel projet pour quelle ambition, et donner du temps dans un calendrier clair. Il faut miser sur son succès sinon catastrophe annoncée….