Août 18

Sciences et techniques : quels statuts dans notre société ?

Scan0001L’ouvrage « Sciences, techniques et société » de Christophe Bonneuil et Pierre-Benoît Joly fait le point sur l’apport des études sur les sciences et les technologies en matière de philosophie politique. Un éclairage précieux sur les rapports entre le savoir et le pouvoir, et notamment sur la formation du débat public.Bilel Benbouzid en fait une analyse critique dans une note pour la vie des idées.

Cet ouvrage nous permet de comprendre le débat sur le statut du savoir dans nos sociétés contemporaines. Il éclaire aussi la manière dont, en retour, les STS interviennent dans la production des connaissances et participent des débats publics qui lui sont associés.
Les auteurs présentent les STS en cinq thèmes recouvrant systématiquement l’analyse des rapports sciences/société : les politiques de la recherche, l’opinion publique sur les sciences, la dimension politique de l’expertise sur les risques, le tournant participatif et le retour de l’amateur.

En particulier, les travaux sur « l’expertise scientifique à finalité politique » ont permis de remettre en question la rhétorique de la « compétence », de l’« indépendance » et de la « transparence » de l’expertise, non pas pour dénoncer une instrumentalisation des experts par la sphère politique, mais pour souligner la dimension inéluctablement politique de l’expertise.

Cette sociologie critique de l’expertise a contribué au mouvement international de démocratisation des sciences et des techniques avec la mise en place progressive des politiques de participation des publics.

L’ouvrage permet de comprendre comment les travaux en Sciences and Technology Studies se distinguent des grandes théorisations sociales qui opposent un avant et un maintenant, opposition rendue fictive par les analyses d’histoire des sciences sur le temps long ; avec les sciences sociales des risques qui ont tendance à naturaliser les risques ; et avec la sociologie des mouvements sociaux qui ne s’intéresse pas à la construction des sciences. Refusant la distinction entre science et société, analysant la fabrique de l’expertise, traitant les controverses comme les moteurs de l’innovation et non comme des anomalies, les STS ( Sciences and Technology Studies) produisent une forme de connaissance sur les sciences qui invite à « repenser les publics et leurs rapports aux techno-sciences ».

Référence : Christophe Bonneuil et Pierre-Benoît Joly, Sciences, techniques et société, Paris, La Découverte, Collection Repères, 2013, 128 p., 10 €.

 

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