La baisse de la construction de logements pénalise durement la croissance et l’emploi dans le bâtiment (30000emplois perdus en 2013) ; elle accroit en outre la pénurie ancienne de logements.
2014 s’annonce comme une année particulièrement mauvaise pour la construction de nouveaux logements : En avril 2014, le nombre de mises en chantier est passé sous la barre des 320 000, en recul de 6 % sur un an et de 21 % sur deux ans, et le nombre de permis de construire est en chute libre.
Le Président de la république avait souhaité en 2012 la construction de 500 000 logements, ambition nécessaire pour loger les nouveaux ménages, permettre le renouvellement du parc et résorber une pénurie estimée entre 800 000 et 1 million de logements.
Le logement social avait jusqu’ici mieux résister : il montre des signes de fléchissement : les changements d’équipes municipales y ont sans doute contribué au printemps.
Les promoteurs et les représentants des propriétaires en rendent responsables les pouvoirs publics en réduisant les aides ; la loi Alur, et notamment l’encadrement des loyers, est accusée de faire fuir les bailleurs…même si les décrets d’application restent à publier ! La fiscalité sur les plus-values des résidences non principales a également été alourdie tandis que les aides aux primo-accédants sont devenues plus restrictives.
Le gouvernement s’apprête à prendre une série de mesures : il faut intervenir à tous les stades. « Il touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements », explique François Hollande
Rappelons en effet que le cout d’un appartement, c’est en moyenne selon Alternatives économiques de juillet 2014 : 35% pour les matériaux et la Main d’œuvre, 21,6% pour le terrain, 4,2 % pour les honoraires techniques, 22,5% pour les frais de commercialisation et de portage de l’opération, et 16,7% de TVA.
Le gouvernement veut élargir le prêt à taux zéro (PTZ) -à destination des primo-accédants.. Le plafonnement des honoraires d’agences immobilières payés par les locataires entrera concrètement en vigueur le 15 septembre. Pour les propriétaires bailleurs, les conditions pour bénéficier des dispositifs de défiscalisation seront sans doute aussi assouplies.
La vraie difficulté reste des prix trop élevés quant on les compare aux revenus des ménages, et si les banques prêtent avec des taux bas, encore faut il que les ménages en aient les moyens. Depuis leur point haut du troisième trimestre 2011, les prix n’ont reculé que de 3,8 %, après avoir bondi de 160 % depuis 1998.
Intervenir à tous les niveaux de la chaine, c’est favoriser des politiques foncières plus fortes dans les communes, pénaliser la rétention de terrains constructibles : L’Etat devait montrer l’exemple, en cédant des terrains pour la construction de logements abordables. C’est aussi réduire les couts de construction en stoppant l’inflation des normes. Réguler les prix de portage à tous les niveaux est une autre piste à envisager. Enfin, réduire la TVA ferait baisser les prix instantanément : il ne serait pas illogique, par exemple, d’exonérer de TVA les terrains à bâtir, comme le font l’Allemagne, la Suède et le Danemark.
Ce qui est sur c’est que l’investissement dans la construction a besoin de confiance, et ne peut se contenter de « démagogie dans la gestion des rapports entre propriétaires et locataires » comme le rappelait récemment le Premier Ministre : la médiation est toujours préférable au conflit !
1 Commentaire
J’en parle depuis quinze ans, personne ne reprend… depuis plus de trente ans l’évolution démographique fait que nous avons besoin de 15 à 18.000 logements nouveaux chaque mois (22.000 nouveaux habitants chaque mois, nés en France)… La seule solution, qui ne portera ses fruits que dans vingt ans, réformer les allocations familiales… fixer un plafond des revenus de la famille et ne plus donner après 2 enfants… par contre donner dès le 1er qui actuellement n’en a pas)…