Sep 16

« L ’Ecosse doit-elle devenir un pays indépendant ? » : OUI ou NON?

ecosse« L ’Ecosse doit-elle devenir un pays indépendant ? », telle est la question à laquelle devront répondre par « oui » ou par « non », le 18 septembre, 4 millions d’électeurs résidant en Ecosse.

 Les jeunes âgés de 16 à 18 ans sont  autorisés à voter à ce référendum.

 En cas de victoire du « oui », l’Ecosse deviendra indépendante 18 mois plus tard, soit le 24 mars 2016.

 Même négatif, le référendum devrait  constituer, selon une note de la fondation Schuman, le début d’un nouveau cycle de négociations entre Edimbourg et Londres.

L’Ecosse est une région à la forte identité. Plus à gauche et davantage pro-européenne que l’Angleterre voisine, elle possède ses propres billets de banque et ses propres équipes de rugby et de football. L’église d’Ecosse est séparée de celle d’Angleterre et la région compte une forte minorité de catholiques. L’Ecosse compte 5,3 millions d’habitants, soit 8,4% des habitants du Royaume-Uni.

Flag of ScotlandLe 5 mai 2011, le Parti nationaliste écossais (SNP) a remporté une victoire historique avec 44,04% des suffrages et 69 sièges aux élections régionales.

De tendance modérée et globalement de centre-gauche, le SNP diffère de bon nombre de partis régionaux séparatistes européens dont les velléités indépendantistes se basent sur une doctrine de droite, souvent populiste, parfois eurosceptique, fréquemment identitaire et xénophobe. Un attachement viscéral à l’Europe, une politique migratoire très progressiste et un engagement fort pour la gratuité de l’université et la réduction des inégalités ont permis au SNP de rassembler un électorat large et hétéroclite et de récupérer une grande partie de la base électorale travailliste depuis une quinzaine d’années, créant selon une note  de la Fondation Jean Jaurès , un véritable casse-tête pour les travaillistes.

La question de l’indépendance de la région, qui constitue l’objectif du SNP depuis 1942. La victoire électorale de 2011 a obligé Londres à envisager l’organisation d’un référendum sur le statut de l’Ecosse, et Le 15 octobre 2012, le Premier ministre David Cameron et le chef du gouvernement écossais Alex Salmond ont signé  l’accord d’Edimbourg qui autorise la tenue d’une consultation populaire sur l’indépendance de l’Ecosse avant la fin de l’année 2014.

 Selon Alex Salmond, une Ecosse indépendante figurerait au 14e rang des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE) en matière de PIB par habitant avec 29 000 €, soit + 3 500 par rapport au Royaume-Uni qui occupe la 17e place.

Pour cela, les indépendantistes comptent beaucoup sur le gaz concentré dans les eaux territoriales écossaises de la mer du Nord (58% des réserves du royaume) mais surtout sur le pétrole qui représente 97% des réserves d’hydrocarbures britanniques et qui a généré 7 milliards € en 2012-2013. Alex Salmond affirme que le pétrole devrait générer 54 milliards £ sur 5 ans. Le SNP, mise aussi  sur les nouvelles technologies en matière énergétique, et affirme que l’Ecosse dispose de 25% du potentiel européen de l’éolien offshore et hydraulique.

Les Ecossais, nettement plus europhiles que leurs voisins anglais, souhaitent rester membres de l’Union européenne mais cette appartenance n’est pas garantie ; le pays pourrait en effet avoir à renégocier son adhésion, un processus qui requiert l’unanimité et que certains Etats comme l’Espagne, elle-même menacée de scission par les Catalans, pourraient bloquer. L’Angleterre se considère comme l’Etat héritier de l’actuel Royaume-Uni en cas de dislocation du pays et de ce fait devrait rester membre de l’UE en cas de victoire du « oui » le 18 septembre.

À noter qu’à  un an des élections parlementaires britanniques, la question écossaise est un des rares sujets, pour ne pas dire le seul, qui unit les trois grands partis de gouvernement du Royaume-Uni : les conservateurs, les travaillistes et les libéraux-démocrates sont tous résolument du côté de l’union. On le comprends car les élus écossais sont pour l’essentiel des travaillistes, et l’indépendance compromettrait leur retour au pouvoir !

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