Alors que se fait aujourd’hui la rentrée scolaire, on ne peut que souhaiter aux quelques 12 millions de jeunes concernés, une pleine réussite.
Pourtant sur 800 000 élèves inscrits en sixième en 1995, l’Insee estime qu’un quart, soit 200 000 ont décroché .Un décrocheur est un jeune qui quitte un système de formation initiale sans avoir obtenu de diplôme de niveau V (BEP ou CAP) ou de niveau supérieur (baccalauréat).
Parmi eux, 23 % sont allés jusqu’à l’année de terminale. Les deux tiers sont en difficulté dès le collège : 46 % d’entre eux ont un niveau très faible mais suivent le cursus commun et 21 % ont été orientés vers les filières spécialisées.
Le tiers restant a abandonné avant d’avoir le bac. Pour partie, il s’agit de jeunes qui, en sixième, avaient un niveau comparable aux autres mais qui ont décroché par la suite, notamment au lycée. Les décrocheurs sont le plus souvent issus de milieux populaires : 48 % ont un père ouvrier, contre 31 % parmi les non-décrocheurs. 5 % ont des parents cadres supérieurs contre 18 % parmi les non-décrocheurs.
On distingue trois grands profils de décrocheurs : des jeunes au faible niveau d’études qui ont massivement redoublé au collège (près de la moitié des décrocheurs) ; des jeunes avec un bon niveau d’études à l’entrée au collège, mais qui échouent au CAP, au BEP ou au Baccalauréat (un tiers des décrocheurs) ; et des jeunes qui sont passés par des enseignements spécialisés au collège (section d’enseignement générale et professionnel adapté – SEGPA – notamment) (un cinquième des décrocheurs) . Parmi les bacheliers poursuivant des études supérieures, un sur cinq n’obtient pas de diplôme du supérieur.
Les motifs principaux de décrochage des jeunes interrogés dans une enquête du Cren de l’Université de Nantes ont été classés en cinq catégories (voir tableau ci-dessous). Un quart de ces jeunes qui ont de grandes difficultés scolaires est constitué d’élèves ayant rencontré des difficultés relationnelles importantes au sein des établissements scolaires, que ce soit avec les enseignants ou avec les autres élèves. Ils sortent du système scolaire avec un faible niveau de compétences. Leur décrochage est synonyme de rejet global du système scolaire. Un autre cinquième estime l’école « inutile ». Ces derniers se déclarent insatisfaits de la dernière formation suivie et n’y voyaient pas d’intérêt. Les contenus des enseignements étaient, selon eux, trop abstraits. La troisième catégorie représente plus de trois jeunes sur dix : ces derniers ont une vue moins négative de leur parcours scolaire ; ils évoquent davantage leur attrait pour la vie active et l’autonomie financière qu’elle peut apporter, parfois par nécessité. Ceux-là sortent de l’école plus souvent avec un niveau BEP. Autre motif de décrochage de l’école : le découragement, après avoir connu un échec plutôt en fin de parcours scolaire. 14,4 % des jeunes interrogés le mettent en avant. Ce motif concerne davantage des jeunes sortis de terminales générale et technologique sans avoir obtenu de diplôme. Face à cet échec, ils n’arrivent pas à reprendre pied. Enfin, 8,4 % des jeunes disent avoir des problèmes personnels qui se manifestent principalement par une anxiété en classe. Ces problèmes sont liés aux difficultés rencontrées dans le système scolaire mais aussi au manque d’aide des parents au cours de leur scolarité.
Il es urgent de prendre vraiment à bras le corps ce problème pour trop de jeunes en france!
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