Déc 18

La Grèce va-t-elle retomber dans les turbulences politiques ?

greceLe Premier ministre grec Antonis Samaras a annoncé  que son pays procèderait à une élection présidentielle anticipée et que les 300 députés seraient donc appelés à désigner le nouveau chef de l’Etat le 17 décembre (Les probables 2e et 3e tours se dérouleront les 23 et 29 Décembre).Pour être élu, un candidat doit rassembler la majoritéqualifiée des 2/3, soit 200 voix lors des 2 premiers tours de scrutin et les suffrages des 3/5 des parlementaires, soit 180 lors du 3ème et dernier tour.

 Le gouvernement actuel rassemble la Nouvelle Démocratie (ND) du Premier ministre et le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), dirigé par Evangelos Venizelos, soit 155 députés au total selon une note de la Fondation Schuman.

 Si les députés échouent à désigner le nouveau chef de l’Etat, le Parlement sera dissous dans les 10 jours suivants et des élections législatives seront organisées (entre le 25 janvier et le 8 février 2015).

  La dernière enquête d’opinion crédite la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA) d’Alexis Tsipras de 34,5% des suffrages en cas d’élections législatives et la Nouvelle Démocratie de 32%. Viennent ensuite To Potami (La rivière), parti centriste, et Chryssi Avghi (CA, Aube dorée), parti d’extrême droite, qui recueilleraient tous deux 8% des suffrages et devancent le PASOK qui obtiendrait 5% des voix.

 Cette élection présidentielle anticipée de 3 mois constitue donc bien un coup de poker politique de la part du Premier ministre grec, Antonis Samaras, même si la fonction présidentielle en Grèce est honorifique.

 Elle apparaît donc comme un vote de confiance pour le gouvernement afin de poursuivre les réformes. « La période à venir estessentielle pour trouver un accord avec les pays de la zoneeuro, régler les questions comme celle de la dette, et la Grècedoit être pleinement en capacité de mobiliser ses forces dans un climat de rassemblement national et de stabilité politique » a déclaré le chef du gouvernement.

 Antonis Samaras accuse SYRIZA de vouloir plonger le pays dans l’instabilité avant les négociations avec la Troïka.

Le Premier ministre Antonis Samaras a désigné Stavros Dimas, 73 ans, ancien commissaire européen à l’Environnement (2004-2010), ancien ministre des Affaires étrangères (2011-2012) et vice-président de la ND depuis 2010, comme candidat de sa majorité à l’élection présidentielle. « Stavros Dimas est une personne quirassemble pour laquelle les Grecs ont de l’estime et qui jouit du respect de la communauté internationale » a-t-il déclaré.

Le dirigeant du PASOK Evangelos Venizelos a affirmé que son parti était prêt à voter pour un candidat issu des forces de droite. « Un seul critère est important : que le candidatpuisse unir les Grecs » a-t-il déclaré.

Après 6 années de récession, l’économie grecque devrait, selon les analystes, renouer avec la croissance cette année. Mais après des mois de stabilité politique, le spectre d’une Grèce en crise se fait de nouveau jour.

Ces derniers mois, Alexis Tspiras s’est montré plus modéré, essayant visiblement de rassurer investisseurs et électeurs et de montrer qu’il était capable d’exercer le pouvoir. Il exige toujours une restructuration de la dette de la Grèce et une hausse des dépenses publiques.

Fait exceptionnel, l’Union européenne, qui ne se mêle habituellement pas de la politique intérieure des Etats membres, a exprimé le 10 décembre, via l’une des porte-parole de la Commission européenne, un quasi soutien à Stavros Dimas, affirmant que le candidat était « un anciencommissaire et un Européen convaincu ».

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