59 % des maires ne souhaitent pas revenir sur la loi de 1905 et autoriser un financement public pour l’édification de nouveaux lieux de culte ; pour eux, c’est aux communautés religieuses de s’organiser elles-mêmes, avec l’aide juridique des collectivités s’il le faut, selon un sondage réalisé par TNS-Sofres pour le compte de la délégation aux collectivités territoriales du Sénat.
Environ 3 000 communes ont répondu à l’enquête, qui a été menée sur plusieurs mois, de juillet à novembre 2014, via un questionnaire Internet et quelques entretiens individuels.
Il en ressort qu’à l’heure actuelle, la quasi-totalité des communes interrogées accueillent au moins une église catholique. Les lieux de culte les plus répandus sont ensuite les temples protestants (5 % des communes, plus 3 % de lieux de culte évangéliques), les mosquées (3 %) et les synagogues, à égalité avec les temples bouddhistes et les églises orthodoxes (1 %).
Selon les maires interrogés, 73 % des lieux de culte catholiques ont besoin d’une rénovation ou d’un aménagement, chiffre important également pour les lieux de cultes musulmans (52 %). Les maires accueillent favorablement, en général (60 %), la charge financière représentée par les lieux de cultes existants et qui sont la propriété de leurs communes.
En revanche, pour ce qui est de leur construction, la proportion s’inverse : ils sont 59 % à être opposés à la révision de la loi de 1905. Au dela des principes de laicité, la situation des finances publiques n’est sans doute pas neutre dans cette position.
La quasi-totalité des répondants estime même qu’il n’est « pas nécessaire de permettre la construction de nouveaux lieux de culte » dans leur commune, même si un léger besoin se fait ressentir au niveau de la communauté musulmane : parmi les maires des communes accueillant déjà une mosquée ou une salle de prière, 8% estiment qu’elles sont insuffisantes.
Les demandes de nouveaux lieux de cultes sont d’ailleurs peu nombreuses : elles concernent essentiellement les religions catholique (10 %) et musulmane (6 %).
Il y a toutefois des possibilités techniques : on peut faire des baux emphytéotiques, on peut mettre à disposition des terrains, le problème c’est plutôt la surveillance du financement par la communauté musulmane de ses mosquées. On peut aussi imaginer créer des fondations qui permettraient de surveiller l’argent qui vient financer ces cultes .
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